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Avis aux Lecteurs

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Études de Lépidoptérologie comparée”

Je comptais publier, dans le Volume XII] des Études de Lépidoptérologie comparée, une consultation tout à fait intéressante dont je suis redevable à MM. les Docteurs Chapman, de Reigate, Reverdin, de Genève, et Courvoisier, de Bâle, relativement à la question de séparation spécifique des Lycaena Ærgus, Ærmoricana, Bellieri, Ligurica, etc., posée aux pages 454-520 du Volume XI] des Études.

Les observations écrites par les savants Entomologistes précités constituent une documentation fort instructive et sont très agréables à lire. Je regrette infiniment d’être obligé d’en différer de quelques semaines Ja publication.

Chacun de ces travaux doit être accompagné de Planches photo- typographiques que la raréfaction de la main-d'œuvre dans nos ateliers d’Imprimerie a empêché d’être prêtes aussitôt que je J'aurais désiré. J] faut encore un délai pour que l'illustration de l'ouvrage soit achevée.

Dès lors, je me suis décidé à faire paraître immédiatement et sans plus attendre, le Volume X111 des Études de Lépidoptéro- logie comparée. Ce Fascicule contient les Planches coloriées complé- mentaires de la Faune des Lépidoptères de Barbarie, dont le texte a été imprimé aux pages 179-428 du Volume XÏ] ; il y a été joint un Prodrome détaché de la Monographie des Casfniinae, travail très important entrepris par mon ami M. le Professeur C. Houlbert. La Monographie complète de l’intéressante famille des Casfnies paraîtra dans le Volume XIV des Études de Lépidoptérologie com-

parée, aussitôt que le maître J. Culot aura terminé la mise sur

pierres et le coloriage des 26 Planches qui ont semblé nécessaires à l'illustration du travail de M. Houlbert.

Mes amis qui s'intéressent avec tant de bienveillance à la publication successive des volumes des Études de Lépidoptérologie comparée, doivent être informés de l’état actuel de nos travaux entomologiques en cours de préparation.

Voici donc la situation présente :

Observations sur la séparation spécifique des Lycaena du groupe Argus, par MM. les Docteurs Chapman, Reverdin et Courvoisier.

J] ne manque que j’achèvement des clichés phototypogra- phiques, pour que la publication de ce travail soit faite.

Monographie des Casfniinae, par M. le Professeur Houlbert.

Douze Planches en couleurs sont terminées; quatorze restent à faire. De nombreuses Planches phototypographiques seront entreprises après achèvement de celles qui accompagneront l’ou- vrage précédent.

Monographie des Aegrridae, par M. Ferd. Le Cerf, Prépa- rateur au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, présen- tement mobilisé.

Le texte est presque tout entier écrit; une partie est déjà composée typographiquement. Huit Planches {Æigérie) ont paru par anticipation dans le Volume X] des Études de Lépidoptérologie comparée. Neuf Planches (Exotiques) ont été publiées dans le Volume XI] des mêmes Éfudes. Plusieurs Planches coloriées et de

nombreuses reproductions de dessins au trait restent à exécuter.

Monographie des Acraeidae américaines (genre Actinote), avec 8-10 Planches coloriées dont M. J. Culot a les modèles entre les

mains. Le texte est entièrement prêt.

Suite de la Révision des Phalénites décrites et non figurées par Guenée, dans le Species Général, Volume X.

Suite de la Faune des Lépidoptères de Barbarie (Noctuelles et Géomètres). Je profiterai de la collaboration de M. Harold Powell, pendant

l'été 1917, pour terminer cette dernière Efude, qui sera accom-

pagnée d’un certain nombre de Planches illustrant notamment les premiers états, d’après les aquarelles de M. Powell.

Description, avec figures coloriées, de nouvelles Espèces de Lépidoptères du Thibet et de Madagascar, pour faire suite aux travaux publiés dans les Volumes IX, XI et XI] des Études de

Lépidoptérologie comparée.

Tels sont les travaux présentement entrepris et en cours de

publication.

Les circonstances de la guerre rendent très lente et très difficile la réalisation des travaux artistiques, photographiques et typogra- phiques indispensables.

Cependant malgré tant d'obstacles, j'ai réussi à faire paraître, depuis septembre 1914, les Volumes X, XI, XI] bis et XII], avec un nombre important de Planches coloriées et phototypogra- phiques.

Au fur et à mesure que le temps s'écoule, les difficultés maté- rielles augmentent. Néanmoins la publication du Volume XI1], malgré son peu d'ampleur, est la preuve que notre activité indus- trielle et entomologique est toujours vivace.

Puissé-je, sans trop attendre désormais, faire paraître le

Volume XIV des Études de Lépidoptérologie comparée.

Rennes, 31 mars 1917.

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LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

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Mars 1917

Faune des Lépidoptères de Barbarie

(PARTIE IT)

Dans le Volume X des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée ont paru les observations relatives aux Rhopalocères barba- resques. Quant aux Hétérocères, l’inventaire en a été commencé dans le Volume XII des mêmes Æ/udes.

Je le continue dans le présent Volume XIII se trouve dressé le Catalogue raisonné des Espèces appartenant aux familles sui- vantes : Arciüde, Lithoside, Nolide, Cymbide, Hepialide, Cosside.

Au moment j'écris ces lignes, paraît la partie du Vo- lume XII dont l’achèvement, par ces temps de guerre, a été excessivement laborieux.

C’est avec ce présent Volume XIII que je publie les figures concernant les Sphingide et Bombycide barbaresques. Elles auraient être éditées avec le Volume XII; mais le coloriage des Planches ne put être terminé en temps utile.

Rennes, décembre 1916.

Charles OBERTHÜR.

8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ARCTIIDÆ

Trichosoma Bæticum, Rambur.

Aïin-Draham (Tunisie); Lambèse, en novembre et décembre: Sebdou, en novembre.

Je n’ai rien d’essentiel à ajouter à ce qui est imprimé aux pages 33-35 du Volume V des Æ?udes de Lépidoptérologie com- parée.

Je crois utile de faire figurer de nouveau l’Ab. mélanienne Ramburi, Obthr, qui a été représentée par Rambur, dans la Faune de l’Andalousie, sous le 2 de la PI. 14; parce que les deux exemplaires, celui que possédait Rambur et le mien, ne sont pas absolument pareils.

_Je fais également figurer une forme albinisante obtenue à Lambèse, en décembre 1013, avec le nom de A/bescens, Obthr.

Trichosoma Pierreti, Rambur.

Je prie le Lecteur de se reporter aux Volumes V et VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

Aux pages 35-39 du Vol. V, j'ai essayé d'établir la synonymie et l’histoire de 772chosoma Pierreti.

Sur la PI CXXI du Vol. VI, j'ai fait représenter, sous les MO57, 1056, 1059, 1000, 10601, la forme type de 7 Prerres d’après des exemplaires venant de Bône, de Khenchela et de Tunisie, et la forme Mauritanicum, H. Lucas, sous les n* 1066, 1067, 1068, 1069 et 1070, d’après des exemplaires pris aux envi- rons d'Alger par feu mon regretté ami E. Hall.

La chenille de Pterreti, Khenchela, est représentée en couleurs sous le 1064, et la chenille de Pzerreti-Mauritanicum, d’ Alger, est figurée sous le 1065 de la Planche CXXI précitée; de plus,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ()

cette même chemille est reproduite par les procédés photogra- phiques sur la PI. 36 du Vol. X, Planches, des Efudes de Lépi- doptérologie comparée.

Dans le Vol. VI des Æfudes d’Entomologie, j'avais fait figurer, sous les n°® 7, 8 et 9 de la PI. II, la forme Gandolphe: et la forme Pierreti Set Q, d’après des exemplaires pris à Bône et appartenant à J. Fallou.

Je crois que AZlanticum, H. Lucas, Gandolphei, Obthr., Mau- ritanicum, H. Lucas, et Auguenini, Millière, sont des formes de la même Espèce, référables à la plus anciennement décrite Pierreti, Rambur.

M. Harold Powell a trouvé un œ de la forme Mauritanicum

à Sebdou, en 1907.

Trichosoma Breveti, Obthr.

D'abord figuré dans les Æfudes d’Entomologie (Liv. IX, PL. III, fig. 14); puis dans les Etudes de Lépidoptérologie com- Amée(Nol NV Part | PI EXX VIT h6)700):

L’Espèce est variable, si J’en juge d’après les 17 d' que J'ai pu réunir jusqu'ici. À ma connaissance, le Z'7ichosoma Breveti a été trouvé dans les localités suivantes : Tlemcen, Sebdou, Géry- ville (septembre 1910), Bou-Saada (automne 1911), El-Outaya (mars 1910), Lambèse (septembre et octobre 1913).

Les principaux motifs de variation résident dans la couleur rose des ailes inférieures en dessus ; le développement de la : bordure noire des mêmes ailes; l’entourage ou le non-entou- rage au moyen d’un mince liséré Jaunâtre, de toutes les taches noires des ailes supérieures; la dimension des taches noires en question, leur confluence ou leur séparation.

Le faciès du papillon est changé complètement par la présence ou l’absence de ce fin liséré jaunâtre encerclant les taches noires du dessus des ailes supérieures.

Je pense que le T7ichosoma Powelli dont j'ai fait figurer un © Éune ©, sous lecnronet 710 de la PI ERNAIT, dans le

10 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Ve Volume des Æfudes de Lépidoptérologie comparée, est une variété de Brevet, sans pouvoir l’affirmer toutefois.

Par ailleurs, Je n’ai rien à ajouter aux observations qui sont imprimées aux pages 44-48 du Vol. V, Part. I, des Ærudes de Lépidoptérologie comparée. Le D' Rebel, mis directement en cause par moi, à propos de la confusion en une seule unité spé- cifique des deux Espèces si distinctes : Breve/i et Leprieuri, sous le 4175, dans le Catalog 1001, n’a pas jugé à propos d’expliquer les motifs d’une erreur qui paraît avoir été commise volontairement.

Trichosoma Pudens, H. Lucas.

Bône; Bougie; Glacière de Blidah; Cap Aokas; Sud de la Province d’Alger ? Je considère cette dernière localité comme douteuse; le 7 72chosoma Pudens paraissant être plutôt une Espèce du littoral méditerranéen. Elle éclôt en mai et juin. La Q est tout à fait aptère. Varie pour le nombre et la dimension des taches noires sur le fond brun rougeûtre des ailes.

Prière de se reporter, pour la notice intéressant Pudens, aux pages 49 et 50 du Vol. V, 1" Partie, des E/udes de Lépidopté- rologie comparée. Un exemplaire ©, de Bougie, est figuré sous le 430 de la PI. L, dans le Vol. IV des Etudes de Lépidopté- rologie comparée.

Trichosoma Leprieuri, Obthr. Collo (D' Seriziat); Bône (Olivier).

Figurée pour la première fois sous le 2 de la PI. V dans la Liv. III des Æzudes d’Entomologie et décrite aux pages 43 et 44 de la même livraison.

Sous le 427 de la PI. 4 du IV*° Volume des Æfudes de Lépidoptérologie comparée, j'ai fait représenter la variété méla- mienne : Morisca, Obthr. Sous les n°” 428 et 420 dela même

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE [1

PI. 4, sont figurés le Get la Q de la forme considérée comme type de lEspèce:

Voir pour la notice, la page 50 du Vol. V, Part. I, des Ezudes de Lépidoptérologie comparée.

Phragmatobia Fuliginosa, Linné.

Géryville (juin, août et septembre 1910); Aïn-Draham; Lam- bèse (août-septembre 1913); Batna.

En Algérie, la forme est caractérisée par les ailes supérieures d’un blond doré, les inférieures d’un rose clair et généralement peu de taches noires, ainsi que je l’expose à la page 74 du Vol. V, Part. I, des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

L’Espèce qui habite une énorme étendue de pays, en Europe, en Mandchourie, dans l’ Amérique du Nord, est très variable. Je crois utile de faire figurer la variété favida, Obthr., que j'ai prise à Lourdes, le 15 juillet 1901; la forme d’Aïn-Draham, avec le nom de X7oumira, Obthr.; la forme Borealis, Stgr., du Nord de l’Ecosse (Ried, 1882); une belle morphe anglaise, rouge, de la coll. Howard-Vaughan ; un exemplaire pris à Lourdes, le 15 Juillet 1901, avec la var. favida, présentant aux ailes infé- rieures, qui sont roses et non jaunes, la même extension de la partie noirâtre que chez favida.

Chelonia Dido, Obthr. Ain-DrahamCollo; Letlart: La Calle

J'ai publié une première figuration du œ sous le 638 de la PI. LXVI dans le Vol. V, Part. I, des Efudes de Lépidoptéro- logie comparée. La Q que Wagner avait jadis représentée dans l’ouvrage intitulé : Wagner's Reisen in der Regentschaft Algier in den lahren 1836, 1837 et 1838, fut de nouveau figurée sous le 639 de la même PI. LXVI (loc. car.).

12 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Pour permettre la comparaison immédiate de Dido avec Ober- lhiri, J'ai donné la représentation d’une nouvelle paire de Ce- lonia Dido, sous les n°* 4601 et 4602 de la PL CCCXXIV, dans le vol. XI des Æ/udes de Lépidoptérologie comparée.

La notice concernant la CAelonia Dido se trouve imprimée aux pages 124 et 125 du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

D’après les documents que contient ma collection, 17 d et 16 ©, la Chelonia Dido varie très peu.

Chelonia Oberthüri, Stor.

J'ai fait représenter sur les Planches CCCXXIII, CCCXXIV, CCCXXV du Vol. XI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, une série d’exemplaires Œ et © de Celonia Oberthüri, Dido et Fasciata.

Il est ainsi aisé de distinguer les trois Espèces. La Ckelonia Oberthiüri C'est figurée sous les 4683 à 4688 et la Q sous les n°® 4689 et 4690. Cette figuration permet d’apprécier la varia- biité de la Celonia Oberthüri.

Les ailes supérieures du GO‘ sont plus ou moins largement envahies par la couleur crème, ou inversement par la teinte brun noir, mais la disposition générale des dessins reste constante; la couleur des ailes inférieures est d’un rouge plus ou moins foncé.

Chez les Q, la teinte des ailes inférieures est souvent d’un rouge aussi vif que chez Dido; mais l'aspect général est plus éclatant. Chez les 24 exemplaires © de ma collection, la dispo- sition des parties crème et noirâtre, sur les ailes supérieures, est d’une remarquable fixité. En effet j'ai fait figurer sous les n*® 4689 et 4690 de la PI CCCXXIV les deux exemplaires les plus différents tant par leur maculature des ailes supérieures que par la couleur rouge de leurs ailes inférieures. On peut se rendre compte aisément du peu d’importance de la variation.

M. Harold Powell a obtenu le nombre assez considérable de

plus de cent GO‘. Il a élevé les chenilles avec succès, à Lambèse,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13 le papillon éclôt en mai et juin, puis plus rarement en sep- tembre.

Sur la PI. 36, 36 a du Vol. X, Planches, des Etudes de Lépidoÿ- térologie comparée, j'ai reproduit la photographie de la chenille de Chelonia (Arctia) Oberthüri, pleinement développée sur une

laitue, aux trois quarts de la grandeur naturelle.

Chelonia Villica, Obthr.

Sous les 4701 et 4702 de la PI. CCCXX VI, dans le Vol. XI des Etudes de Lépidoptérologie comparée, j'a fait figurer un © et une © de la forme algérienne Ayabum, Obthr., d’après des exemplaires trouvés à Bougie et à Aïn-Seur.

J'avais déjà donné la représentation d’un GO sous le 447 de la P1 LIII dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie com- parée.

Je n’ai rien à changer à la notice qu’on peut lire aux pages 19 et 20 de l’Explication des Planches, dans le Vol. XI.

Les formes locales : algérienne, orientale, espagnole, sicilienne, allemande, franco-anglaise de Vz/lica paraissent assez fixes et Je prie le Lecteur de se reporter aux pages 132-143 du Vol. V, Part. I, des Etudes de Lépidoptérologie comparée, se trouve discutée la variation géographique de Vzllica, pour y lire (p. 140, 141) la spécification des caractères distinctifs de la race Arabum, du littoral algérien.

Je possède maintenant 10 exemplaires de Arabum capturés à Vakouren, Bougie, Aïn-Seur, Lambèse; ils sont bien pareils entre eux et ils constituent une morphe géographique bien spéciale et qu’il convenait de distinguer des autres.

Cymbalophora Pudica, Esper. Aïn-Draham (Tunisie); Lambèse, septembre 1912; Tanger.

La ©, à Tanger, a les ailes inférieures très roses et cette colo- ration rose est même étendue sur les ailes supérieures, en dessus

14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

comme en dessous, mais d’une manière beaucoup plus sensible en dessus.

M. Vaucher, de Genève, m'a donné un exemplaire dont les ailes supérieures sont entièrement noires; malheureusement leur développement ne s’est pas réalisé et on voit seulement des moi- gnons d’ailes tout à fait noirs en dessus, sans trace de blanc, sauf à la frange.

La notice primitivement consacrée à Pudica est imprimée aux pages 147-151 du Vol. V, Part. I, des E?udes de Lépidoptéro-

logie comparée.

Cymbalophora Powelli, Obthr. Géryville, en septembre 1910; Sud de la Province d’Alger.

J'ai fait représenter un sous le 657 de la PI LXXI, dans le Vol. V, Part. I, des Eudes de Lépidoptérologie comparée.

La Q paraît avoir les ailes supérieures plus mélanisantes et les inférieures plus roses.

J'ai obtenu jusqu’ici 15 exemplaires. L’Espèce paraît assez

constante.

Tympanophora Haroldi, Obthr.

Aflou, en septembre 1911; Lambèse, en octobre 1913.

La figuration en couleurs concernant T'ympanophora Haroldi a paru sous les 1045, 1046, 1047, 1048, 1049 de la PI. CXIX, dans le Vol. VI des Efudes de Lépidoptérologie comparée.

La notice détaillée sur la vie évolutive de T'ympanophora Haroldi a été imprimée sur les pages 197 à 222 du Vol. VI des Etudes précitées.

Sur les Planches photographiques HZ et H #, j'ai pubhé la figure agrandie de plusieurs exemplaires Get Q de 7. Haroldi fraîchement éclos, dans la position de repos et montrant une partie de l’appareil musical.

LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15

La chenille est figurée en couleurs sous le 1167 de la PI. CXXXII, dans le Vol. VI des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

La Tympanophora Haroldi, par son abondance, fut un fléau pour les champs d’orge près d’Aflou, en 1911; à Lambèse, en 1913, elle était infiniment plus rare qu’à Aflou.

M. Harold Powell a capturé seulement 2 G à Lambèse, au mois de septembre.

La © est très variable pour le développement de la macula- ture noire sur les moignons d’aile, Certains exemplaires ont les ailes très chargées de noir. Chez d’autres, c’est à peine s’il y a quelques traces de noir à la base et vers l’extrémité.

Ma collection contient plus de deux cents exemplaires des deux sexes; cela permet d’apprécier la fixité de l’Espèce qui, sauf le mélanisme des ailes supérieures dans les deux sexes, l’intensité de la teinte rose des ailes inférieures, chez les ©, et la taille, ne présente pas de variété très notable.

Euprepia Caligans, Turati.

La forme d'Algérie se manifeste sous trois variétés que J'ai appelées Powelli, punctata et Haroldi. Elles sont figurées en cou- leurs sous les 24, 25, 26 et 27 de la PI. XIII dans le Vol. IIT des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

La notice concernant l’Euprepia Caligans est imprimée aux pages 161-167 du Vol. V, Part. I, des Etudes de Lépidoptéro- logie comparée.

M. Harold Powell a recueilli un grand nombre d’exemplaires des diverses variétés à Sebdou, en octobre 1007; à Géryville, en octobre 1910; à Aflou, en septembre 1911; à Lambèse, en août, septembre et octobre 19012 et 1913. La chenille nous est main- tenant bien connue et j’en conserve dans ma collection plusieurs échantillons dans divers stades.

Les passages existent entre toutes les variétés de ponctuation sur le dessus des ailes supérieures et de coloration pour les mêmes

16 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ailes, depuis le fond blanc jusqu’au gris brun foncé, en passant par la teinte de crème.

Par les procédés photographiques, j'ai fait représenter dans le Vol. X, Planches, des Etudes de Lépidoptérologie comparée, sur les PI 75 et 76, les œufs de Æuprepia Caligans-Powelli, et sur les PI. 10 et 11, la même ÆEwprepia Caligans-Powelli © à l’état de repos.

Euprepia Chrysocephala, Huebner.

Aïn-Draham (Tunisie); Sud de la Province d’Alger; Lambèse, juin 1913, octobre 1912; Alger, juillet 1910; Aflou, septembre et octobre 1911; Sebdou, octobre 1907; Géryville, mai et juin 1886; Magenta, en juin.

La tête est Jaune; les ailes supérieures sont d’un blanc de por- celaine, sans aucune ponctuation; les inférieures sont grises, mais plus claires vers le bord anal et le bord marginal. Suivant les individus, le degré de coloration grise varie.

Voir pour l’Euprepia Cribraria, dont Chrysocephala est sans doute la forme andalouse et algérienne, la notice imprimée aux pages 168-181 du Vol. V, Part. I, Æ/udes de Lépidoptérologie

comparée.

Dejopeja Pulchella, Linné.

Très commune à Géryville, septembre 1910; à EI Outaya, juillet et août 1910; à Biskra, Janvier 1911 et mai 1908; à Batna, septembre 1910; à Sebdou, mai 1007; à Lambèse, juillet 1912; à Daya, juillet 1907; à Aflou, juin 1911; à Khenchela, juillet 1008.

L’Espèce vole donc presque toute l’année en Algérie et dans beaucoup de localités; elle est très variable pour la taille, pour l’extension, ou inversement, la suppression des taches noires, la réduction ou l'argumentation des taches rouges. À El-Outaya et

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 17

à Biskra, on trouve en assez grand nombre la variété bzcolor dont j'ai fait figurer deux exemplaires sous les n* 764 et 765 de la PI. LXXXII, dans le Vol. V, Part. I, des Etudes de Lépidoptéro- logie comparée.

La maculature noire a presque entièrement disparu sur le dessus des ailes supérieures.

Sous len° 766 (Loc. c1t.), se trouve représentée l’Ab. A7cuafa, de Aïin-Draham.

LITHOSIIDÆ

Lithosia Bipuncta, Huebner.

Tanger.

J'ai reçu de feu Olcèse un O' de cette jolie Espèce.

Lithosia Uniola, Rambur.

Je possède 25 exemplaires algériens et tunisiens, conformes aux deux exemplaires de la collection de Graslin, co-types de la description écrite par Rambur et imprimée aux pages 209 et 210 du Catalogue systématique des Lépidoptères de l’Andalouste. Rambur fait état (oc. ci, p. 210) de ces deux individus pris aux environs de Grenade par son ami de Graslin, semblables, dit-1l, aux deux qu’il y avait lui-même capturés.

Uniola est une Espèce bien distincte de Caxiola. Elle n’a jamais été figurée avec le nom de Viola; aussi je crois utile de faire représenter trois échantillons algériens et tunisien pour assurer la connaissance de l’Espèce.

Voici comment Rambur a écrit la diagnose latine de Zz1/hos1a Uniola : « Alis supra albido-submargaritaceis, anticis parteque antica posticarum pallide sublividis, prioribus subtus, margine

2

18 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

externo excepto, secundisque antice fuscantibus; capite collari, anoque flavidis ».

Uniola est plus petite que Caziola qui habite aussi certaines parties de l’Algérie et de la Tumisie. Sa couleur générale est d’un blanc gris de perle, avec un reflet assez brillant sur les supé- rieures, tandis que les inférieures sont plus mates.

Les ailes inférieures ont une nuance un peu plus obscure près de leur bord costal; le bord marginal est plus pâle; le bord costal des supérieures (peut-être par un effet de lumière) paraît plus blanchâtre que la teinte du fond. Le dessous des supérieures est d’un gris livide, comme dit Rambur, avec la côte et le bord terminal blancs; les inférieures ne sont grises qu’au bord costal; elles sont blanchâtres sur le reste de la surface.

Entre les deux yeux, qui sont noirs, l’espace frontal est géné- ralement d’un Jaune très pâle, rarement d’un beau jaune; le corps est de la couleur des ailes en dessus, comme en dessous. L’extré- mité de l’abdomen ne me paraît pas ordinairement plus jaunâtre chez les individus algériens que chez les deux cotypes grenadins de la collection de Graslin; mais j’ai un exemplaire d’Aïn- Draham qui montre l’extrémité anale de même couleur jaune accentuée que la tête. Les exemplaires andalous portent à l’éti- quette la date : $ septembre; à l’un d’eux est attaché le nom : Uniola. Les pattes sont d’un jaune d’ocre.

Il n’y a aucun doute pour moi que Uzzola est une Espèce à part. Staudinger et Rebel ont eu grand tort de la réumir, avec un point de doute, il est vrai, à Caniola dans leur Catalog 1001. Il est impossible avec un peu d’attention et de bonne foi de confondre Urzola et Caniola dans une même unité spécifique.

Uniola a été prise à Sebdou en octobre 1907; à Aflou, en juillet 1011; à Lambèse, en juin 1875 et en octobre 1912; à El- Aouedje, près Sebdou, les 27 et 28 août 1907; à Aïn-Draham, en Tunisie.

Herr Prof. Doct. Adalbert Seitz, dans les Macrolépidoptères du Globe, 1" Partie, Vol. IT : Bombyces et Sphingides paléarc- liques, me paraît représenter dans la ligne & de la PI. 13 de son

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19

ouvrage, avec le nom de Sordidula, l’'Espèce qui doit s’appeler Uniola, Rambur, dont ledit Professor-Doctor s’abstient d’ailleurs de faire mention.

Comme j'ai sous les yeux les deux cotypes de la collection de Graslin que Rambur a eus en vue en écrivant sa description, 1l ne me paraît pas que je puisse commettre une erreur d’appréciation dans l’application du nom Uzola.

Lithosia Caniola, Huebner. Lambèse, juin 1913; Cap Aokas, avril 1909; Tunisie.

La tête est d’un jaune d’or plus ou moins foncé; les ailes sont plus allongées que chez Uxiola, moins brillantes, par conséquent plus ternes et plus grises, avec le bord costal jaune.

La Lithosia Caniola que Rambur dit avoir rencontrée à Saint- Malo (Cat. Systém. Andal., p. 209) est très commune aux environs de Rennes, en été et en automne. Elle vient aux lumières en grand nombre. Ma collection contient plus de cent exemplaires récoltés autour des lampes électriques de la gare de Rennes, au lieu dit : Triage de Saint-Hélier; je l’ai très souvent prise dans ma maison, à Cancale et à Rennes, voltigeant le soir autour des lampes, prin- cipalement au mois de septembre. Bien que j'aie reçu plusieurs échantillons barbaresques, elle paraît moins commune en Tunisie et en Algérie qu’en Ille-et-Vilaine; mais il y a dans les deux pays des exemplaires tout à fait semblables.

Lithosia Sordidula, Rambur (an Marcida, Mann. ?).

La Zithosia Sordidula a été décrite par Rambur aux pages 210 et 211 du Catalogue systém. des Lépidoptères de l’Andalouste. Voici quelle est la diagnose latine donnée par Rambur qui s’est d’ailleurs abstenu d’en publier aucune figure : « Alis anticis

albido sublividis, posticis livido-subrufescentibus exterius et

20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

antice obscurioribus, omnibus infra fuscis, margine costali tenuiter, capite abdomineque postice flavidis ».

Je crois pouvoir rapporter à Sordidula cinq Lifhosia prises à El-Outaya, en mai 1910, et dans la région de Géryville, en mai et Juin de la même année 1910.

Ces papillons sont, en dessus, à peu près d’une nuance uni- forme qu’on pourrait en effet désigner par les mots : a/bido- sublivido. Rambur aimait à employer cette expression : Zzvide, pour la description des Zifhosia. La vérité, c’est que, suivant l’incidence de la lumière, la coloration de l’ensemble change un peu. En tout cas, ce que j'appelle : Sordidula ne peut se con- fondre r1 avec Caniola, n1 avec Uniola. En dessus, la coloration générale de Sordidula est d’un blanc sale, mate, tendant au jau- nâtre ; les supérieures sont d’une nuance plus claire et d’un aspect plus porcelané que les inférieures, lorsqu'on cesse de regarder les papillons à plat pour les examiner sous une certaine inclinaison. Le dessous des ailes est bien, comme le dit Rambur, « d’une teinte brune un peu livide, rayonnée en dehors par les nervures aux supérieures dont la marge externe est blanchâtre ».

Dans le Catalog 1901, Staudinger et Rebel réunissent sous le même numéro 4305 les deux Zi/hosia Marcida et Sordidula. Ce que Je possède dans ma collection, comme WMarcida, Mann, ne peut pourtant pas être assimilé spécifiquement à Sordidula, ou du moins à l’Espèce que je crois pouvoir déterminer ainsi. Je ne connais du reste Marcida que de Sicile Bellier de la Chavi- gnerie en avait capturé un exemplaire.

Chacun sait que Bellier de la Chavignerie a effectué, de mars à septembre 1850, un voyage d’exploration entomologique en Sicile et qu’à la suite de ce voyage, il publia, dans les Awx. Soc. entom. France, 1860, sous le titre de Observations sur la Faune entomologique de Sicile, une notice dans laquelle 1l passe en revue les Espèces des Lépidoptères siciliens qui lui ont semblé plus intéressantes. Voici ce que Bellier de la Chavignerie dit à propos de Lithosia Marcida (loc. cit., p. 686) : « Elle est voisine

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21

des ZLithosia pallifrons Zeller et pygmæola Doubled., mais la teinte plombée et uniforme de ses ailes inférieures la fait faci- lement reconnaître. Elle aime les endroits très arides et paraît pendant les plus fortes chaleurs de l’été ».

Ce fut en 1858 que Mann découvrit la Zz/hosia Marcida et en 1859 qu’il la décrivit. Tout porte à croire que Bellier de la Cha- vignerie aura communiqué sa Zz/hosia sicihenne encore inconnue de lui, à son correspondant Lederer, à Vienne, et que la détermi- nation y fut faite par comparaison avec le butin rapporté et décrit par Jos. Mann. Cela donne une certaine autorité à l’identi- fication faite par Bellier de la Chavignerie de son échantillon à la Zz/hosia sicilienne qui venait d’être nouvellement décrite avec le nom de Marcida.

Revenant à l’ouvrage de Seitz : Les Macrolépidoptères du Globe, Vol. II, Bombycid. et Sphingid. paléarct. j'y lis, à propos de Sordidula, citée à la page 68 : « Z. Sordidula Rbr. (13 a) est une petite espèce d’Andalousie avec les ailes antérieures blanc d’argent brillant : elle n’est pas identique à Marcida; la tête et la touffe anale sont jaune d’or vif ».

Evidemment cette description s'applique à Uzzola, ainsi que je l’ai déjà fait remarquer au sujet de cette dernière Espèce. Cependant, sur la PI 13, ligne a, l’échantillon figuré par Seitz, avec le nom erroné de Sordidula, n’a pas la tête ni la touffe anale Jaune vif, ainsi que l’indique la description de l’auteur précité. D'ailleurs, dans les échantillons d’Uxiola que j'ai sous les yeux (falsè Sordidula, secundum Seitz), la touffe anale et la tête sont rarement d’un Jaune bien vif, comme Je l’ai exposé ci-dessus. Le plus ordinairement la tête et l’extrémité anale, chez U»20la, sont d’un jaune pâle.

Marcida, dont il est question plus haut, a été seulement décrite, et malheureusement non figurée, par Jos. Mann, dans Wiener entom. Monatschrift, 1850, p. 94. Voici le texte même de la des-

D [SE

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

cription de Jos. Mann qui fait partie d’un travail intitulé : Vey- zeichniss der im Jahre 1858 in Sicilien gesammelten Schmetter- linge. Je transcris donc ce texte comme suit : Li/hosia Marcida M. « Der Z. Pallifrons zunächst, aber sicher verschieden. Im Geäder, Habitus und der Bildung der Kôrpertheile damit überemstim- mend, ist diese Art durch die eigenthümlch graugelben, matt glänzenden Vorderflügel, deren Farbe etwas an Zz/}. griseola erinnert aber viel heller ist, die eimfarbig matt grauen, gegen den Innenrand zu kaum merklich helleren Hinterflügel mit blasseren Fransen und das bis an den Saum (doch nicht ganz an den Vor- derrand) reichende Fahlgrau der Unterseite siäimmtlicher Flügel ausgezeichnet. Ende Jun: im Thale Palla-gutta auf Disteln einige gefunden ».

Il est difficile d’après cette description et dans un groupe les Espèces, quoique très voisines, sont certainement très dis- tinctes, de savoir si Marcida, Mann, est identifiable à Sordidula, Rambur, ou à Pygmaæola, Doubleday.

La figure de Marcida donnée par Seitz (Loc. cit., PI. 13, ligne b) représente une Zz/hosia au corps très épais, aux ailes d’un gris foncé qui ne permet pas l'assimilation spécifique à Sordidula, Rambur. La figuration publiée par Seitz est, il est vrai, généra- lement trop grossière, surtout en ce qui concerne les papillons de contexture délicate et de nuance peu accentuée, de sorte que la figure donnée par ledit Seitz n’est peut-être nullement conforme à l'original; 1l faut donc tenir compte de l’insufhisance de som apporté par Seitz à l’exécution des figures qu’il a publiées quand on entreprend le travail d'identification des papillons aux figures en question. Cette insuffisance de som dans l'exécution des planches enlève beaucoup de sécurité aux déterminations et rend

toute certitude impossible.

Quoi qu’il en soit, J'ai mis les pièces du litige sous les yeux du Lecteur. Il sera fixé en ce qui concerne Uxiola, puisque j’ai déterminé d’après les cotypes de l’Espèce. En ce qui concerne Sordidula, il reste un doute relatif à la séparation spécifique de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

D ©

Sordidula et de Marcida. D'ailleurs la Lz/hosia Marcida n’est-

\

elle pas plutôt assimilable à Pygmeæola, Doubleday ?

Lithosia Pygmæola, Doubled.

J'ai reçu de Aïn-Draham, en Tumisie, trois échantillons d’une Lithosia qui me paraît référable à Pygmaæola. Ces trois exem- plaires sont bien semblables entre eux. Ils appartiennent à une unité spéciñique d’aspect frêle et délicat.

Le dessus des ailes est jaune pale; les supérieures sont plus brillantes et les inférieures plus mates. Celles-ci sont dépourvues, en dessus, de l’ombre costale noiratre qui caractérise la plupart des Pygmæola, d'Angleterre. Cependant je possède deux exem- plaires anglais de Pygmæola conformes aux échantillons tuni- siens, en ce sens que leurs ailes inférieures, en dessus, sont dénuées de toute ombre noirûtre.

Je les fais figurer en même temps que deux Pygmeola tuni- siens. Ceux-ci, en dessous, ne diffèrent donc des Pygmeæola anglais que par une teinte générale plus pâle, c’est-à-dire un rembrunissement un peu moins accentué.

Cette Pygmæola tunisienne serait-elle la véritable Marcida, Mann, qui, comme on le sait, n’a Jamais été figurée d’après les types authentiques de l’Espèce.

En tout cas, elle est spécifiquement différente de Sordidula, étant d’une teinte générale uniforme bien plus jaune que chez Sordidula. Pygmæola est du reste plus petite, plus frêle, avec

les ailes antérieures plus étroites.

Lithosia Plumbeola, Huebner. Lambèse, juin 1912. M. Harold Powell a pris trois exemplaires.

On a jusqu'ici trouvé six Espèces de Zif/hosia en Algérie. Je crois bon de faire figurer dans le présent ouvrage, en dessus et

24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

en dessous, les six Espèces : Bipuncta, Uniola, Caniola, P yg- maæola, Sordidula et Plumbeola, qui ont été observées dans la région barbaresque. De cette façon, il sera facile d’apprécier l’état présent de nos connaissances dans la Faune des ZLifhosia de la côte africaine de la Méditerrahée et d’ajouter, s’il y a lieu, de nouveaux éléments spécifiques dans un Genre dont les indi- vidus et même les Espèces sont abondamment répandus en cer- taines parties de l’Europe et de l’Asie.

Achille Guenée a publié dans les Awx. Soc. entom. France, année 1861, une notice très soigneusement étudiée sur le Genre Lithosia et il a décrit dans ce travail, avec le nom de Beckeri, sans la figurer toutefois, une Espèce nouvelle de Russie méridio- nale (p. 47).

Je profite de la figuration des six Espèces barbaresques de Lithosia pour faire représenter cette Zi/hosia Beckeri, Guenée, qui paraît être en effet une spécialité et ne peut être rapportée exactement à aucune autre Espèce de Zz/hos1a. Avant la figura- tion, nul ne pouvait exactement savoir ce qu’est effectivement cette Zz/hosia Becker:; désormais, grâce à la figure que va faire M. Culot, on sera mieux fixé.

Je regrette d’être incapable de me rendre compte de ce que peut être la Zlema (Lithosia auct.) inter posita, sp. nov. décrite par Lord Walter Rothschild, à la page 354 du Vol. XXI de Wovfates Zoologice, dans les termes suivants : G' Antennæ whitish; head and thorax pale whitish grey; abdomen pale buffish clay grey. Forewing silvery white. Hindwing milk white suffused with very pale buffy grey. Q Similar. Length of forewing 17 mm; expanse 37 mm. ».

Serait-ce simplement U#1ola qui aurait été méconnue par Lord Rothschild, comme elle le fut par Seitz?

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25

NOLIDÆ

Nola Togatulalis, Huebner.

Aïn-Draham; Sebdou, septembre et octobre 1907; Lambèse, août 1912; Géryville, septembre 1910.

L’'Espèce ne paraît pas très rare en Algérie; elle varie un peu

pour la taille.

Nola Chlamitulalis, Huebner.

Cap Aokas, avril 1909; Aïn-Draham; [Lambèse, mai 1912; Sebdou, juillet 1907.

Nola Subchlamydula, Ster.

Aflou, mai 1911; Lambèse, mai 1912 et Juin 1913.

Nola Cucullatella, Linné.

Djebel-Gueddelane, près Lambèse, altitud. 1.600 à 2.000 mètres, lulebrors: |

Nola Centonalis, Huebner.

L’Espèce est représentée, dans les environs de Géryville, par la variété A/omosa, Bremer, poussée à l’extrême, c’est-à-dire chez laquelle tous les dessins et lignes du dessus des ailes supérieures sost supprimées. Les ailes supérieures, chez A/omosa, sont d’un gris clair avec le bord terminal un peu rembruni; les inférieures sont d’un blanc sale; les franges sont longues, fines, soyeuses. En dessous, les quatre ailes sont comme chez Centonalis, c’est- a-dire que les supérieures sont noirâtres; les inférieures, un peu

26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

poudrées de noirâtre, le long du bord costal et blanchâtres pour le reste.

Nola Squalida, Ster.

Signalée comme faisant partie de la faune de Guelt-es-Stel

par Lord Walter Rothschild.

CYMBIDÆ

Sarrothripus Revayana, Scopoli.

Espèce très fertile en variétés. Huebner a consacré toute une Planche de son /cono graphie, Tortrices, I, à figurer les variétés : Dilutana, fig. 6; Undulana, fig. 7; Degenerana, fig. 8; Punctana, fig. 0; Ramosana, fig. 10. Il y a encore d’autres morphes de Revayana.

En Barbarie, les formes suivantes ont été trouvées Jusqu'ici : Fusculana, Schmid; Degenerana, Huebner; Undulana, Huebner; Dilutana, Huebner; Punctana, Huebner; de plus, certains exem- plaires de transition entre ces diverses variétés.

Aïn-Draham; Sebdou, juillet 1007; Géryville, septembre 1910; Aflou, juillet 1911; Lambèse, juillet et octobre 1014, septembre 1913; Batna, octobre 1910; Tala-rana, août 1900.

Nycteola Falsalis, Herrich-Schæffer.

Hammam-R’hira, mai 1000; Guelt-es-Stel; Khenchela, mai 1908 ; Lambèse, mai 1913; Aïn-Draham; Cap Aokas, avril 1900.

Varie sensiblement pour la taille.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27

Earias Chlorophyllana, Ster. EI Outaya; Biskra.

Semblable aux exemplaires de Mésopotamie; les ailes supé- rieures sont beaucoup plus étroites que chez Clorana.

Earias Albovenosana, Obthr.

Ma collection contient huit exemplaires, dont deux obtenus de la chenille par M. Powell à Lambèse, les 4 août et 30 septembre 1912. Les autres viennent de Sebdou (juillet 1907), d’Aïn- Draham et de Batna (septembre 1910).

J'ai en vain cherché à identifier ces Æarzas à l’une quelconque des Espèces déjà connues et qui sont recensées aux pages 406- 510, dans le Vol. XI de Catalogue of the Noctue in the Collec- ton of the British Museum, par Sir George F. Hampson Bart. La figuration d’un certain nombre d’Espèces a paru sur la PI. CLXXX VII. L’Espèce Syrzacana, Bartel, est bien indiquée : Fore wing 1rrorated with white; mais le thorax est désigné WAite suffused whith yellow-green et la figure 15 de la PI. CLXXX VII qui représente Syrzacana, donne bien le thorax blanc, avec une éclaircie blanchâtre dans l’espace cellulaire, mais sans que Syriacana puisse être définitivement identifiée à A/0o- VenOSana.

Ce qui caractérise Albovenosana, ce sont ses ailes supérieures, en dessus, d’un vert tendre traversées au delà du milieu par une ligne blanche, courbe, partant du bord costal et aboutissant au bord interne. Le bord costa] est blanc, ainsi que le commencement du bord interne. Entre la base et la ligne blanche courbe extra- cellulaire, on distingue plusieurs points ou traits d’un vert plus foncé que le fond vert des ailes; la ligne courbe blanche est intérieurement et extérieurement soulignée de vert plus foncé. Le thorax est vert pâle; les ailes inférieures sont d’un blanc d’argent soyeux. En dessous, sur le fond verdâtre des ailes supérieures, la

28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ligne blanche courbe du dessus se distingue assez nettement; la côte est blanche. Les franges sont assez longues, fines, très soyeuses. L’espèce est fort délicate, fragile, et seuls les exem- plaires parfaitement frais présentent la totalité de leurs carac- tères.

Je fais figurer deux échantillons de taille inégale dont l’un avec l'enveloppe de la chrysalide d’où 1l est sorti.

L’Æarias Albovenosana se place près de Vernana, mais ne peut être confondue avec cette Espèce qui a du reste le disque des

ales supérieures, en dessous, lavé de gris noirûâtre.

Earias Chlorion, Rambur.

Deux exemplaires pris à Biskra, en janvier et février 1914, par feu Chierotti.

L’Espèce a été figurée par Rambur, sous le 6 de la PI. XV, dans le Catalogue Systématique des Lépidoptères de l’Anda- lousie.

Je crois que CAlorion, Rambur, est une Espèce différente de Insulana, Boisduval, décrit et figuré dans la Faune entomolo- gique de Madagascar, Bourbon et Maurice (PI. 16, fig. O, p. 121).

HEPIALIDÆ

Hepialiscus Algeriensis, ]. de Joannis.

Aïn-Draham; Constantine; Bou-Saada.

Ma collection contient dix exemplaires.

Espèce variable et donnant l’Aberration /oannisi, Daniel Lucas, fgurée d’après un échantillon provenant du Tarf, sous le 1 de la PI. 5, dans Awnal. Soc. ent. France, 1005.

De son côté, M. l’abbé de Joannis a fait figurer, avec un agran- dissement du double, l'Æepialiscus Algeriensis sous le 8 de la

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29

PI. 2 dans Anal. Soc. entom. France, 1907, d’après un exem- plaire capturé à Saint-Charles, près Philippeville, et 1l mentionne (Loc. cit, p. 370) une variété de couleur rouge brique aux ailes supérieures dont J'ai reçu deux ©, l’un de Bou-Saada, avec l’Ab. Joannisi, l’autre d’Aïn-Draham.

Hepialus Tunetanus, Obthr. Ain-Draham.

Les ailes sont plus allongées que dans A/gertensis,; elles sont sans taches, n1 dessins; les supérieures, en dessus, sont d’un brun roux clair, avec la côte plus obscure; les inférieures sont d’un gris noirâtre. La frange est assez longue et de couleur plus foncée que les ailes. Le thorax est velu et brun roux en dessus. Le dessous est d’une teinte plus claire, aussi bien le corps que les ailes.

COSSIDÆ

Cossus Cossus, Linné.

Géryville, août 1910; Sebdou.

Cette grosse Espèce, communément appelée gâte-bois (Z2gr1- perda), habite depuis la Laponie elle donne une variété plus petite (que J'ai reçue, avec le nom de S/ygianus, d’un chasseur nommé Rangnow), jusqu’à la limite du désert saharien ; de l’ouest à l’est, on la trouve depuis la Bretagne armoricaine Jjus- qu’en Mandchourie.

Cossus Aries, Püngeler.

Tunisie; Biskra; Oued Nça (Lord Rothschild); Colomb- Béchar, avril, mai 1912.

30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

La figure en couleur en est donnée sur la PI. 53, ligne 6, de l’ouvrage intitulé : Zes Macrolépidoptères du Globe, par Prof. Doct. Adalbert Seitz (1"® Partie, Vol. II, Bombycides et Sphin- gides paléarctiques).

Mais une bien meilleure figure en photographie est publiée dans l’/r2s, Dresden, Band XV, 1002, sous le 22 de la PI. VI. On peut dire que, dans la circonstance, la représentation par les

moyens photographiques vaut mieux que tout.

Hypopta Reibelii, Obthr.

Biskra, en mai.

J'ai publié la figure de ce Cosside de la faune désertique sous le 1 de la PI IV, dans la livraison des ÆE/udes d’Entomo- logie. L’Espèce a été retrouvée et élevée de chenille à Biskra, en 1887, par feu Otto Staudinger.

Hypopta Vaulogeri, Stor. Chellala, dans la Prov. d'Alger.

Une bonne figure de cette Espèce grise a été donnée sous le 13 de la PLV, dans Jy1s, Dresden, Band X,1807 E2 descnp tion a été imprimée à la page 155 du même ouvrage. Staudinger fait connaître que de cette nouvelle Espèce, M. Vauloger de Beaupré a trouvé une femelle parfaitement fraîche qu’il nomme

en l’honneur du zélé auteur de la découverte.

Dyspessa Suavis, Ster. Biskra; El-Outaya. L’Espèce fut découverte à Biskra par le Capitaine Vauloger

de Beaupré qui en envoya six exemplaires au marchand de papillons Otto Staudinger, à Blasewitz près Dresde. Ce marchand

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31

me vendit l’un de ces six exemplaires. Depuis 1890, j'ai reçu PEspèce d'El-Outaya. Elle est figurée sous le 7 de la PL V, dans /ris, Dresden, Band XII, 1890. Malheureusement la figure en question manque de finesse et ne représente pas exactement le papillon.

En conséquence, Je crois utile de donner dans cet ouvrage une nouvelle figure de Dyspessa Suavis, d’après un exemplaire recueilli à El-Outaya et un exemplaire de Tunisie.

C’est un Cosside d’aspect grisàtre, couleur de sable, avec des lignes et dessins très fins.

Dyspessa Fuscula, Ster.

Tunis.

Une Q est figurée sous le 10 de la PI. III dans 7725, Dresden, Pand WW, 1802 "C'esthune petite Espèce, qui est décrite aux pages 283-285 de l’/725 en question, avec le nom d’ÆExdagria Fus- cula. Le descripteur Otto Staudinger commence par se demander si ses exemplaires appartiennent à une forme locale de la très variable Ulula : « Vielleicht sind sie nur eine Lokalfcrm der sehr starck abändernden End. Ulula ».

Dyspessa Marmorata, Rambur.

Hammam-R'’hira, mai 19C0.

Je possède plusieurs G. L’Espèce varie pour le ground colour des ailes supérieures, en dessus, plus ou moins envahi par la teinte brune, ou au contraire par le développement des taches blanches.

Rambur figure une Q de grande taille sous le 6 de la PI. V, dans le Catalogue systématique des Lépidoptères de l’Anda- lousie. Je fais figurer trois G' un peu variés.

32 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Dyspessa Algeriensis, Rambur.

Lambèse, juin 1885; Menah, 20 mai 1875; Lavarande, 12 mai

1008.

Rambur a seulement décrit l’Exdagria Algertensis, à la page 331, en note, dans le Cazal. systém. des Lépid. de l'Anda- louste.

J'ai donné une fioure du C'sous le de da PIN dansua

hvraison IIT des Æfudes d'Entomologie.

Dyspessa Kabylaria, Bang-Haas.

Tunisie; El-Outaya, avril 1910; Khenchela, 27 mai 1008.

L’Espèce (S) a été initialement figurée très grossièrement sous le 10 de la PI V dans /71s, Dresden, Band' XIX/1906 Pa figure du © publiée dans les Macrolépidoptères du Globe par Ad. Seitz, a été exécutée avec plus de soin. Elle représente assez bien l'ESpèce.

La ©, dont je possède deux exemplaires, diffère du G' par une taille plus grande, l’aspect général moins blanchâtre, les taches claires étant plutôt jaunâtres sur le dessus des ailes supérieures.

D'ailleurs je fais figurer l’une des deux Q dans le présent

ouvrage. Je publie, en même temps, une nouvelle figuration du

Dyspessa Saharæ, Daniel Lucas.

Zarcine (Tunisie), 25 mai 1906.

Rattaché par l’Auteur à /ordana, Stgr.; décrit dans le Bull. Soc. ent. France, 1007, p. 197, et figuré sous le 5 de la PI 18 dans Anal. Soc. ent. France, 1910.

Je ne connais Sahkaræ que par la figure précitée. Elle ne me semble pas référable spéciñquement à /ordana. Je ne puis assi-

miler les exemplaires /ordana, de ma collection, à Sakare.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33

À mon avis, Sakaræe doit être une Espèce spéciale, si J'en juge par la figure; cependant Je dois dire que la figure en question me semble traitée un peu trop largement. Toutes les figures de la PI. 18 auraient d’ailleurs beaucoup gagné à être exécutées avec plus de précision dans les détails.

Holcocerus Powelli, Obthr.

Géryville, août 1910.

J'ai fait figurer les deux sexes sous les 72 PI. LXXIX dans le Vol. V, Part. I, des Etudes de Lépidoptéro- logie comparée.

Je me demande si la figure 4 de la PI. 18, Annal. Soc. entom. France, 1910, représentant le Cossus Mauretanicus, Daniel Lucas, ne se rapporterait pas à Zolcocerus Powelli.

J'ai vu, il y a une dizaine d’années, l’exemplaire qui me fut communiqué par le Capitaine Daniel Lucas; mais Je n’ai pu en conserver exactement le souvenir.

Malheureusement, la figure 4 de la PI. 18, dans les Axal. Soc. ent. France, est tellement lâchée, comme disent les peintres, qu’il est bien difficile de se faire, au moyen de ladite figure, une opi- nion précise sur l’Espèce.

Le souci de la vérité qui m’est chère, me porterait tout naturel- lement, s’il y avait lieu, à inscrire le nom : Powelli, que j'ai donné en 1911, comme étant synonyme de Mauretanicus initialement décrit en 1907, redécrit et figuré en 1910 par le Capitaine Daniel Lucas.

Le nom Mauretanicus, Daniel Lucas, primerait alors le nom Powelli, Obthr.; mais quel parti prendre en présence de la figu- ration consacrée à Mauretanicus ? La précision des détails est, dans cette figuration, absolument insuffisante.

D'ailleurs ni Seitz (Macrolépid. du Globe, p. 421, 423) ni Lord Rothschild (Wovitates Zoologicæ, 1914, p. 357) n’ont reconnu Mauretanicus, tandis que tous les deux ont conservé, comme valable, le nom : Powellz.

34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Holcocerus Faroulti, Obthr.

El-Outaya et Magraroua, près El-Outaya; juillet 1910.

L’Espèce esthgurée sous le'n° 658 de la Pl EX XT danse Vol. V, Part. I, Etudes de Lépidoptérologie comparée.

J'ai reçu deux exemplaires très frais. [a maculature brune sur les ailes supérieures, en dessus, est un peu différente chez ces deux échantillons, ce qui indique une certaine variabilité de l’Espèce.

Aussi je crois devoir faire figurer le second exemplaire.

Je suis porté à croire que d’assez nombreuses Espèces de Cos- side restent à découvrir dans le sud de l’Algérie. On y trouvera probablement plusieurs Espèces assez récemment recueillies en

Palestine et dans les déserts asiatiques.

. EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE CDXIV

N°95 3520. AMORPHA AUSTAUTI-MIRABILIS Q, Austaut; El Arricha (ex Austaut). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 183. 3521. AMORPHA AUSTAUTI-INCARNATA ©, Austaut; Tanger. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 183. 3522. Hybride O' de AMORPHA AUSTAUTI ©, Stgr., et de SMERINTHUS ATLANTICUS O', Austaut (ex Austaut). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 184.

PIPANICHEANCDXV CELERIO NICÆA, Prunner.

N°%3523. Race : CASTISSIMA ©, Austaut; Forme : RUBIDA, Obthr.; Aflou; août 1911. 3524. Race : CASTISSIMA Q, Aberr. ALBINA, Obthr.; Sebdou; août 1907. 3525. Race : CASTISSIMA ©, Aberr. MARGINE-DENTICULATA, Obthr. ; Aflou ; août 1911. 3526. Race : CRIMÆA © ; Bang-Haas; Crimée.

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texté, p. 190.

PLANCHE CDXVI CELERIO NICÆA, Prunner.

3527. ©, Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales) ; août 1896. 3528. O, Cannes (Alpes-Maritimes) ; 1894. 3520. Q, Montpellier (ex coll. Guenée). 3:30. O, Marseille (ex coll. Bellier de la Chavignerie). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 190.

36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

PLANCHE CDXVII

N°5 3531. CELERIO NICÆA-LATHYRUS, Boisduval; Inde. Etud: Lépid. comparce; Vol. XII; Texte, p. 190.

3532 CELERIO LINEATA-TATSIENLUICA, Obthr.; Tay-tou-ho et Tien-

3533 tsuen, frontière ori:ntale du Thibet.

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 202. En one LINEATA-LIVORNICOIDES, Lucas; N. W. Australie. 3535

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 202.

PLANCHE CDXViIII

N°5 3536. PERGESA PORCELLUS-COLOSSUS, Bang-Haas; Aïn-Draham en Tunisie. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 206.

3537. Copie de la figure de la ZYGÆNA ALGIRA, Duponchel, telle qu’elle est représentée sous le 6 de la PI. 7 dans le Supplé- ment à l'Histoire Naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France, par J.-B. Godart; Crépusculaires, Supplément au Fome’LEl:

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 226.

3538. Chenille de la ZYGÆNA SERIZIATI, Obthr.; de Philippeville, élevée ab ov0, préparée le 22 avril 1913.

Etud.'Lépid: comparée; Nol. XIIS Texte, p.221, 222.

3539 à ; THAUMETOPOEA HERCULEANA, Rambur. 3548 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 253 à 261.

Les n°% 3539 ©, 3545 ©, 3548 Q proviennent d'Espagne, ex coll. Vazquez, de Madrid.

Les n% 3540 O0, 354110, 3543 O, 3546 OQ, 3547N0 viennent d'Aflou, ils ont été obtenus en août, septembre et octobre 1911.

Le 3542 O' a été recueilli à Sebdou, en septembre 1907.

Le 3544 O' a été capturé à Tanger par feu Olcèse.

Nos

Nos

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37

PLANCHE CDXIX

3549

3550 | ORGYIA -JOSEPHINA O', ©, O', ©, Austaut; Alger (ex Holl; 3551 1001).

3552 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 261-263.

3553. ORGYIA DUBIA O', Tauscher; Russie mérid.

3554. ORGYIA DUBIA-TURCICA O', Lederer; Pont.

3555. ORGYIA DUBIA O', Larnaca; Ile de Chypre.

3556. ORGYIA DUBIA C'; Gafsa.

2557. ORGYIA DUBIA-ISOLATELLA GC, Strand; Dijebel-Ichali, près Lambèse.

3558. ORGYIA DUBIA J'; Lambèse.

. ORGYIA DUBIA-ORANA GC, O', Powell; Aflou; juin 1911.

5

3561

3562 | ORGYIA DUBIA-ORANA O', O, d', Powell; Sebdou; mai 1007.

3563

3564. ORGYIA SPLENDIDA , Rambur; Tanger.

3565. ORGYIA SPLENDIDA O': Andalousie.

5560 ( ORGYIA SPLENDIDA , d'; Cuenca.

3567 \

3568. ORGYIA SPLENDIDA C'; Albarracin.

3569. ORGYIA SPLENDIDA-DESERTICOLA ©, Powell; Kebala. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 263-272.

PLANCHE CDXX

3570. ORGYIA SPLENDIDA-DESERTICOLA ©, Powell; Tadjmout. 3571. ORGYIA PAN-LACROIXI , Obthr.; Tuelagh (ou le Telagh)

(Oran). 3572 3573 { OrGyIA TRIGOTEPHRAS-TRANSIENS Fr O0, CHOSES EU Lambèse ; juillet 1912 et 1913. 3575 3576

3577. ORGYIA TRIGOTEPHRAS-TRANSIENS G'; Camp-des-Chênes; 4 juillet 1900.

38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

N°5 3578. ORGYIA TRIGOTEPHRAS-TRANSIENS O'; Aïn-Draham. 3579. ORGYIA TRIGOTEPHRAS-HOLLI S', Obthr.; El-Biar.

ORGYIA ANCEPS O', ©, Obthr.; Tanger.

3580

Les TRIGOTEPHRAS SEBDOUENSIS ©, d, ©, ©, Obthr.; 3582 Sebdou. :

.

3584)

3585 ) Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 273-280. 3586 } EUPROCTIS CHRYSORRHOEA-XANTHORRHOEA Œ et ©, Obthr. ; 3587 | Aïn-Draham.

ÆEtud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 281, 282.

PLANCHE CDXXTI

ss | CHONDROSTEGA TINGITANA GO et ©, Powell; Tanger. 3580 ) Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 298 à 310. 3590 à MALACOSOMA LUTEA O', Obthr. 3594 Etud. Lépid. comparée ; Vol. XII; Texte, p. 319 à 325 Les 3590, 3591, 3592 ont été obtenus d’éclosion à Aflou, en Juin 1911. Le 3593 vient de Khenchela. Le 3504 est éclos à Lambèse, le 3 juillet 1913. 3595. DIPLURA BRUNNEA ©, Obthr.; Lambèse, juillet 1913. 3596. DIPLURA SIMULATRIX Q, Chrétien; Gafsa (ex P. Chrétien). 3507. DIPLURA LOTI-VERNETENSIS ©, Obthr.; Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales). Etud."Léhid. comparée: Nol:' XI /Texte; (p.225 4627 3598 | LasiocaMPA SERRULA-ÆGYPTIACA O et ©, Obthr.; Egypte: 3599 ) Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 327 et 328. PLANCHE CDXXII N'® 3600 | à (LASIOCAMPA TRIFOLI, Esper.

5604 La notice concernant Lasiocampa Trifolii est imprimée aux pages 334 à 330 du Vol. XII des Ætudes de Lépidoptérologie

comparée.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39

La Q 3600 vient d’Aflou, septembre 1911.

Le © 36o1 provient également d’Aflou, septembre 1911.

Le O 3602 a été pris dans la région d’'Aflou, en octobre 1011.

Les deux © 3603 et 3604, si différents l’un de Pautre, ont été récoltés à Sebdou, en octobre 1907.

PLANCHE CDXXIII

à TLasiocAMPA TRIFOLI, Esper.

3609 La notice concernant Lasiocampa Trifolii est imprimée aux pages 334 à 339 du Vol. XII des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

Le GO 3605 vient de Sebdou, octobre 1907.

Le O 3606 et la Q 3607 ont été obtenus à Lambèse, en octobre 1913.

Le 3608 et la Q 3609 ont été capturés à Aïn- Draham, en Tunisie.

PLANCHE CDXXIV

3610. LASIOCAMPA TRIFOLI ©, Esper; Aïn-Draham. 3611. LASIOCAMPA TRIFOLH ©, Esper; Hussein-Dey. 3612. LASIOCAMPA TRIFOLI O', Esper; Lambèse. 3613. LasiocaMPA TRiroLIT ©, Esper; Hussein-Dey. 3614. LASIOCAMPA TRIFOLI-VAUCHERI d, Obthr.; Tanger. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 334 à 330:

PLANCHE CDXXV

N°5 3615. LASIOCAMPA TRIFOLIT-IBERICA O', Guenée ; Cadix. 3616. LasrocamMPA TRIFOLIT G, Esper; Madrid. 3617. LASIOCAMPA TRIFOLIT Q, Esper; Cadix. 3618. LAsiOCAMPA TRIFOLII-COCLES ©, Huebn.-Geyer ; Sicile. 3619. LASIOCAMPA TRIFOLII-SARDOA ©, Turati; Italie centrale; col- lines de Macerata, Piceno, septembre 1912. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 338, 339.

40

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Nos

Nos

PLANCHE CDXXVI

3620. LASIOCAMPA TRIFOLII-SARDOA ©, Turati; Gennargentu (Sar- daigne).

3621. LASIOCAMPA TRIFOLIH-RATAMÆ GC, Herr.-Sch.; Cognac.

3622

6 LASIOCAMPA TRIFOLI-MITFORDI et Q, Obthr.; Angleterre.

3923

3624. LASIOCAMPA AKRBESIANA Œ, Obthr.; Akbès.

L'aspect soyeux, avec un reflet métallique, des ailes du papillon n’a pu être rendu par l’aquarelle qui fait paraître les ailes mates, tandis qu’elles sont en réalité très brillantes en dessus.

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 330.

PLANCHE CDXXVII

3625. CHILENA OBERTHÜRI Q, Daniel Lucas; El-Outaya; juin 1910. 3626. CHILENA VIRGO Q, Obthr.; El-Outaya; juin 1910. 3627. CHILENA SENEGALENSIS ©, Obthr.; Kaolack (Sénégal). 3628. CHILENA LUCASI O', Obthr.; Beni-Ounif; mars 1912. 3629. CHILENA SORDIDA-CINERASCENS ©, Obthr.; Iolatan (Trans

caspie).

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 339-342.

3630 ) PACCHYPASA LIMOSA-POWELLI O et ©, Obthr.; Aflou; juillet

3631 1014. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 343-346.

3032 à DREPANA BINARIA, Hufn. 3636 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 368-370.

Le Œ' 3632 est la variété Oranaria, Strand; Aflou; sep- tembre 1911.

Le C' 3633 fait la transition entre Oranaria et Uncinula ; Région de Lambèse ; mai et juin 1913.

Le C 3634 appartient à la variété l/ncinula, Borkausen. Il provient de la région de Lambèse; il a été capturé avec le précédent.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41

Le O' 3635 est éclos à Rennes, le 5 avril 1885, d’une chrysalide rapportée de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orien- tales).

Le O' 3636 a été pris aux lampes électriques des Triages de Saint-Hélier, gare de Rennes, pendant l'été 1912.

PLANCHE CDXXVIII

N°5 3637. CILIX SPINULA-ASIATICA, Bang-Haas; Aïn-Draham (Tunisie). 3638. CILIXS TATSIENLUICA, Obthr.; Tâ-tsien-lou. 3639. CILIX SPINULA, Esper. ; Aïn-Draham. 3640. CILIX SPINULA-ASIATICA, B.-Haas; Akbès. Etud Eépiiocomparee; Nol. XII; Texte, p: 370 et 371: 3641. SATURNIA ATLANTICA-MATHERI, Vallantin; Djidjelli. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 366, 367. 3642. DREPANA ROBUSTrA, Obthr.; Tâ-tsien-lou. 3643. DREPANA AGNA, Obthr.; Siao-lou. 3644. DREPANA BOUVIERI, Obthr.; Tà-tsien-lou. 3645. DREPANA OPALESCENS, Obthr.; Siao-lou. 3646. DREPANA OCELLATA, Obthr.; Siao-lou. 3647. DREPANA PULVIS, Obthr.; Siao-lou. Pour les Drepanide des frontières thibétaines orientales, voir : Ætud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 372-376.

PLANCHE CDXXIX

Les observations relatives aux Megalopygidæ sont impri- mées aux pages 376 à 428 du Volume XII des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

La figuration qui se rapporte au Texte est présentée sur les Planches CDXXIX, CDXXX, CDXXXI. Cinquante exemplaires s’y trouvent figurés en couleurs. L’explication

de ces trois Planches est donnée comme suit :

N°5 3648 3649 : SOMABRACHYS ADHERBAL ©, ©, d, d', Obthr. 3950 3651 Les spécimens représentés sous les 3648 et 3649 vien-

nent d’Aflou (septembre et août 1911) ; les exemplaires figurés sous les 3650 et 3651 ont été récoltés à Géryville, en sep- tembre 1910.

N 08

N°s 3666

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

3652 } SOMABRACHYS ADHERBAL-NISSENI ©, d', Powell; Guelt-es-Stel 531 (octobre et novembre 1915). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 395 et 306.

6<4 \

. SOMABRACHYS MANASTABAL O', ©, ©, O',. Obthr.; Aflou et . Géryville (septembre 1910 et 1911); seul le 3654 vient . \ d'Aflou; les trois autres ont été capturés à Géryville.

ni Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 302-304. 3658

SOMABRACHYS MaAssiva , O', Obthr.; Aïn-Draham.

3059

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 3904 et 395.

3660 } SOMABRACHYS DUBAR ©, ©, Powell; Guelt-es-Stel (octobre | no. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 396 et 3097.

3662 } SOMABRACHYS HIEMPSAL C', O', Obthr.; Khenchela (septembre 3663 \RaC août 1908). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 387-390.

3664 }) SOMABRACHYS GULUSSA ©, d', Powell; Lambèse (septembre 3665 1913).

PLANCHE CDXXX

/ SOMABRACHYS GULUSSA ©, d', d', Powell; Lambèse (septembre

3007 3665 | 1913): Etud: Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 397-405.

66c

. ? | Sowasracuys ARCANARIA ©, ©, ©, Millière; Bône, Aïn- 70 À É

4 \ Draham, Glacières de Blidah.

3671 \

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 407 et 408. 3673 ( SOMABRACHYS HOLLI ©, ©, d, Obthr.; Hussein-Dey. 3674 | Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 408 et 400.

3675. SOMABRACHYS FUMOSA ©, Obthr. ; Géryville (septembre 1910). Etud. Lépid. comparée; Nol. XII; Texte, p. 411 et 412:

676 \

…. SOMABRACHYS ALBINERVIS ©, ©, ©, Obthr.; Géryville (sep- 377? tembre 1010).

3678 \ É

Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 412-415.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 4

QU)

N°5 3679 } SOMABRACHYS KHENCHELÆ O', O', Obthr. ; Lambèse (septembre

Nos

3680 1012) Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 416-418. 268 \ 2 SOMABRACHYS KROUMIRA ©, ©, O', Obthr.; Batna et Aïn- ss Draham. ; “1 Le 3681 seul vient de Batna, il a été pris en octobre 1910. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 418 et 410. PLANCHE CDXXXI 3684 | 68 _. SOMABRACHYS CODETI O, Austaut. . Les n°% 3684, 3685, 3687 viennent de Géryville; le 3686 F7) a été envoyé du sud de la province d'Alger. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 419 à 423. 3088 | 3689 | SOMABRACHYS CODETI-ATRINERVIS Œ', Obthr.; Géryville. 3690 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 419 à 423.

3691

3692 / SoMABRACHYS MiciPsA d', Powell; Lambèse, septembre et 3693 octobre 1913.

3094 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 423, 424.

3695 SOMABRACHYS INFUSCATA d, Klug.; Géryville; tous les deux 3696 9

élevés de la chenille et éclos en septembre 1910. 3697. SOMABRACHYS RAGMATA O', Chrétien; Gafsa; éclos le 9 sep- tembre (ex P. Chrétien).

Etud. Lépid. comparée; Voi. XII; Texte, p. 424 à 428.

3698

3699

3700 ; PROCRIS CIRTANA, Lucas.

3701 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 237 à 230. 3702

/ Les 3608 ct 3699 O' et Q viennent d’Aïn-Draham, en Tunisie. Les 3700 et 3;o1 O', C' ont été rapportés de Lambèse. Le 3702 Q a été pris à Hamman-Rhira.

44

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

PLANCHE CDXXXII

N°% 3703. PROCRIS CIRTANA ©, Lucas.

L'individu figuré est le spécimen-type d’/no Orana décrit par Austaut, dans Ze Naturaliste du 15 septembre 1880. Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 238, 230.

PROCRIS TENUICORNIS et ©, Z.; Hongrie. 3706 3707 3708 | PRoCRIS TENUICORNIS, Z. 3709 Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 239 à 242. ‘1h Les 3706 Cet 3707 Q viennent de Géryville, juin 1910. 7e Le 3708 O' a été pris à Khenchela, en juin 1908. Les n°37009 .et 3710 © ont été recueillis ambèse, en juin 1012. Le 3711 Ca été capturé à Sebdou, en juin 1907. 3712, TS 3714

SEE PROCRIS COGNATA, Rambur. Al Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 232 à 237.

3124 3718 et mai 1913.

Fès n°3712 /et 5713 0; Ohont été pris à Pambèse, en avril

Les n°%S71%let 3715 Oet.C'viennent/de Aflou, mal Mo

Pestn%5716, 5717 3718 0% Ohet | O/ontlété recueillie Andalousie, Grenade, mai 1804, et Sierra de Alfakar, juillet 1870.

3719 ) PROCRIS BELLIERT © et Q, Rambur; Girgenti (Bellier de la

3720 Chavignerie). Etud. Lépid. comparée; Nol. XII; Texte, p. 237. PLANCHE CDXXXIII

N°: 2:

STE de ALCON Cet ©, Huebner; Alpes-Maritimes.

3722

3723

3724 | LYCÆNA ALCON C', ©, ©, Q, Huebner; Environs de Rennes;

| août 1916.

3720,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45

Nes

N°s

3727 \

.

TAABLYCaNA ARION ©, 6, 0, 0, 6, ©, Linné:

5790

3731 \ Le O 3727 vient de Gèdre; le O' 3728 vient de Plé-

3732 | châtel (Ille et-Vilaine) (juillet 1916) ; la Q 3729 a été prise à Pont-l'Abbé-Lambour (Finistère); le ©, var. obscura, comme les deux suivants, 3730, m'a été envoyé de

Zlatoust (Oural méridional); le G' 3731 a été capturé à Zermatt; la Q 3732 fut prise à Fusio (Suisse). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 484-487.

PLANCHE CDXXXIV

3733. LYCÆNA ARION-OBSCURA d, Frey; Alpes-Maritimes, dans la

montagne.

2575

N°s

3735 | LYCÆNA ARION-LIGURICA ©, d, ©, 9, Obthr.; Alpes-Mari- 3736 times, sur le littoral. 3737 \ 3738. LYCÆNA ARION-VERNETENSIS ©, Obthr.; Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orientales). 3739. LYCÆNA ARION-MAJOR ©, Obthr.; Atzwang, près Bozen. 3740. LYCÆNA ARIONIDES Q, SIgr.; Ussuri. 3741 | 3742 | LycÆNA CYANECULA O', ©, d, Eversmann. 3743 Les n% 3741 et 3742 viennent du Turkestan; le 3743 a été rapporté du Nord de la Chine. 3744. LYCÆNA DIVINA, Fixsen; Séoul (Corée). Etud. Lépid. comparée; Vol. XII; Texte, p. 484-487.

PLANCHE CDXXXV

3745. TRICHOSOMA BÆTICUM-ALBESCENS G, Obthr. ; Lambèse, décembre 1913.

3746. TRICHOSOMA BÆTICUM-RAMBURI ©, Obthr.; San Fernando (Andalousie), ex Graslin.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

N°S 3747. PHRAGMATOBIA FULIGINOSA-FLAVIDA, Obthr.; Lourdes (Hau-

Nos

tes-Pyrénées), 15 juillet 1901. 374$. PHRAGMATOBIA FULIGINOSA, Linné; Lourdes, 15 juillet 1901.

3749. PHRAGMATOBIA FULIGINOSA, Linné; Angleterre, ex coll. Howard Vaughan. (L'étiquette porte comme localité Lyndhurst.)

3750. PHRAGMATOBIA FULIGINOSA-BOREALIS, Stgr. ; Nord de l’Ecosse.

3751. PHRAGMATOBIA FULIGINOSA-KROUMIRA, Obthr.; Aïn-Draham,

en Tunisie. 3752 3753 : LITHOSIA UNIOLA, Rambur. 5150) Le 3752 vient d'Aflou, septembre 1911; le 3753 a été

pris à Aïn-Draham; le 3754 vient de Sebdou (octobre 1007).

3755. LIiTHOSIA BECKERI, Guenée; Russie méridionale; collection Guenée, ex Ménétriès.

3756. LITHOSIA BIPUNCTA, Huebner, Tanger.

3757 |

758 \

LITHOSIA PLUMBEOLA, Huebner; Lambèse, juin 1912.

Les notices concernant les Lépidoptères figurés sur la Planche CDXXXV sont imprimées dans le Vol. XIII des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

PLANCHE CDXXXVI

3759 ) LITHOSIA SORDIDULA, Rambur; EI Outaya, mai 1910 et Géry- 3700 ville, juin 1910.

76

so ( Lrrrosia PYGMÆOLA, Doubleday ; Aïn-Draham, en Tunisie. 3/02

76

3773 | LITHOSIA CANIOLA, Huebner; Aïn-Draham et Lambèse. 3764 \

256€ \

ie LITHOSIA PYGMÆOLA, Doubleday; Angleterre.

37

. | EaRras ALBOVENOSANA, Obthr.; deux papillons et chrysalide de l’un d'eux; Aïn-Draham et Lambèse.

3709

3770. HOLCOCERUS FAROULTI, Obthr.; El-Outaya, juin 1910.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47

N°5 3771. HEPIALUS TUNETANUS, Obthr.; Aïn-Draham.

3772 ) DYSPESSA KABYLARIA Q cet C'; Bang-Haas; © Khenchela; 3773 o' Fedjedj.

7

3775 | DYSPESSA MARMORATA, Rambur; Hammam-Rhira.

3776 |

_. DYSPESSA SUAVIS, Stgr.: Biskra et El-Outaya.

37

Le 3777 est l’exemplaire qui a été vendu par feu Otto Staudinger. C'esthun co-type l'espèce; le n0,37781a été recueilli à El-Outaya, en mai 1910, par Faroult.

Les notices concernant les Lépidoptères figurés sur la Planche CDXXXVI sont imprimées dans le Vol. XIII des Etudes de Lépidoptérologie comparée.

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LE

Diagnoses de CASTNIES nouvelles et rectification

de quelques noms indûment employés

Pan CNEAOULRERT;

Professeur à l’Université de Rennes.

En étudiant les Castmies de la collection de M. Charles OBERTHÜR, nous avons rencontré un certain nombre de morphes qui ne répondent à aucune des figurations aujourd’hui connues, ni à aucune des descriptions établies. La plupart de ces morphes sont certainement nouvelles. Pour des raisons qui nous échap- pent, quelques-unes, quoique ayant fait partie des anciennes collections de BOISDUVAL et de GUENÉE, sont toujours restées inédites.

Les pages qui suivent ont pour but de faire connaître ces espèces nouvelles, en attendant la publication prochaine d’un travail plus étendu elles seront toutes représentées et leur position systématique sera discutée par rapport au groupe tout entier.

Nous reproduisons ici, à l’aide de la photographie, quelques- unes des formes les plus remarquables, afin de montrer que nos

descriptions sont appuyées sur des bases concrètes et indiscu- tables.

50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia Guyanensis, sp. nov. (PI I, Fig. 1).

Tête, thorax et abdomen d'un brun fauve uniforme, un peu plus clair en dessous; les yeux sont très saillants, bordés en arrière d’un liséré très fin de poils argentés; les antennes sont longues, d’un brun rougeûtre et atteignent environ la moitié de la marge antérieure de l'aile ; leur massue, graduellement épaissie, se termine par une pointe recourbée et ornée d’un fais- ceau de poils divergents.

Les ailes antérieures sont triangulaires, et leur marge est arron- die dans la région de l’angle apical; la nervure subcostale, très saillante, forme une sorte de carène en avant de laquelle le bord costal, dans les deux tiers inférieurs de l’aile, est déprimé et rabattu. La couleur générale est un brun fauve sensiblement uni- forme, très légèrement roussâtre avec, cependant, une tonalité brune un peu plus accentuée dans la région moyenne du disque; le long du bord externe on distingue quelquefois une bande assez large, légèrement cendrée; la frange est blanchâtre. Il existe sur l’aile deux bandes claires d’un blanc crème, l’une oblique, à peu près rectiligne, part du bord antérieur un peu au-dessous du milieu et traverse le disque en se dirigeant vers l’angle interne; cette bande se termine à un point blanc arrondi, faisant partie d’une ligne d’autres points semblables disposés parallèlement au bord externe. La deuxième bande blanche occupe la région de l’angle apical; elle n’est pas continue comme la première, mais formée de points disposés ex #n arc régulier dont la con- vexité est tournée vers l’intérieur de l’aile.

Les ailes inférieures sont arrondies, d’un brun un peu plus foncé que les supérieures; elles portent, dans les deux tiers de leur base, de longs poils bruns très soyeux; dans leur tiers exté- rieur, entre la limite des poils et le bord marginal, se voient deux séries concentriques de taches blanches disposées dans les inter- côtes et dont les plus larges sont dans les espaces internervuraux médians.

En dessous, le dessin des ailes supérieures est identique à celui

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE SI

du dessus ; le dessous des inférieures est d’un roux jaunâtre uni- forme; les points blancs sont, en général, beaucoup moins bien marqués qu'en dessus.

La collection de M. Charles OBERTHÜR renferme trois OO recueillis dans la Guyane française par Constant Bar; pour deux d’entre eux, l’étiquette de provenance porte la mention : Cayenne.

Castnia Amazonensis, sp. nov. (PI. IT, Fig. 2).

Tête, thorax et abdomen d’un brun foncé olivâtre, le dessous un peu plus clair; les antennes sont d’un brun noir, mais leurs massues sont rougeâtres en dessous et à la pointe.

Ailes antérieures triangulaires avec leur marge arrondie dans la région de l’angle apical; la nervure subcostale est aussi très saillante, et en avant, le bord antérieur de l’aile est rabattu. La coloration fondamentale est le brun olivâtre avec des parties beaucoup plus foncées sur le disque. Il existe aussi deux bandes claires; la première traverse obliquement la région médiane du disque dans la direction de l’angle interne; la deuxième, au-des- sous de la courbure apicale, est discontinue; elle se relie, du côté du bord externe, à quelques points blancs très imégalement déve- loppés ; du côté interne, elle s’élargit ex une macule triangulaire transparente, traversée par les et branches de la subcostale (fig. 2); on voit, le long du bord externe, une bande régulière assez large, un peu plus claire que toute la région discoïdale.

Les ailes inférieures sont arrondies; elles offrent les mêmes caractères que dans l’espèce précédente, sauf que les points blancs internervuraux de la bande interne s’élargissent en s’approchant du bord antérieur. En dessous, le dessin des ailes supérieures est le même qu’en dessus; pour les inférieures, la coloration est d’un fauve roussâtre uniforme, mais les points blancs sont beaucoup

moins bien marqués qu’en dessus.

Nous avons étudié quatre magnifiques exemplaires de cette espèce dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, trois GO

G2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

et une © ; tous ont été récoltés, en mai et juin, dans la région du Haut-Amazone par M. de Mathan, les uns aux environs de Santo- Paulo-d’Olivença, à la frontière occidentale du Brésil, les autres à Caballo-Cocho, par conséquent en territoire péruvien.

Castnia Boliviensis, nom. nov. (— Geron Preiss, zec Kollar).

Nous montrerons, dans un prochain travail, que l’espèce décrite et représentée par P. Preiss dans : Neue und seltene Arten des Lepidopteren-Genus Castnia, p. 7, Taf. IL, fig. 3, sous le nom de Geron, n’est pas Gercx Kollar. L’acceptation toute allemande de cette erreur par M. le D' E. Strand dans l’ouvrage de Seitz n'y peut rien changer; nous sommes donc obligé d'imposer une appellation nouvelle à cette espèce; et, pour rappeler son origine,

nous la désignons sous le nom de C. Boliviensis.

C. Oberthüri, sp. nov. (PI. III, Fig. 3).

Tête, thorax et abdomen bruns; les yeux sont, comme de cou- tume, très saillants et les palpes dépassent à peine le niveau du front; les antennes sont également d’un brun foncé, à massue longue, plus pâle en dessous, et terminées par une petite pointe courbée en dehors.

Pattes postérieures à tarses noirs.

Ailes supérieures triangulaires, à bord externe régulièrement courbé; en avant, le bord costal s’arrondit très notablement dans la région de l'angle apical; le dessus des ailes est d’un brun velouté très foncé avec des reflets d’un vert chatoyant, il est tra- versé par une étroite bande jaune commençant un peu en arrière du bord costal et venant aboutir au bord postérieur (fig. 3); une petite macule allongée jaunâtre s’observe vers la limite des cellules discoiïdales.

Les inférieures, en dessus, ont la même couleur fondamentale que les supérieures; elles sont traversées en écharpe par une bande jaune allant du bord antérieur jusqu’à l’angle anal; cette

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53

bande, si on la suit de l’avant vers l’arrière, comprend d’abord trois gros points arrondis ou rectangulaires (le transverse); vient ensuite une chaînette de trois festons à concavité tournée vers le bord externe, puis enfin, pour terminer, une bande sinueuse, légèrement irrégulière, s’étalant dans la région de l’angle anal elle finit par un pointillé diffus. En dehors de cette bande oblique médiane, se trouve, dans les espaces intra- nervuraux, une succession de six gros points arrondis, jaunes, disposés parallèlement au bord externe.

En dessous, la coloration est la même qu’en dessus, mais avec un mélange d'’écailles rouges plus abondant aux ailes infé- rieures; le dessin des ailes supérieures est le même qu’en dessus, mais le point discoidal, qui est quelquefois peu apparent ou tota- lement effacé, a d’autres fois nettement la forme d’un 1; de plus, il existe, en dehors de la bande jaune, une série de sept à huit macules jaunâtres, alignées parallèlement au bord externe, et dont les deux plus grosses sont 2 et 3, en comptant à partir de l’angle interne.

Aux inférieures, la bande médiane oblique est maculaire dans toute son étendue.

En résumé, C. Oberthiri est exactement construit sur le même plan que Cacica; la seule différence essentielle réside dans ce fait que la bande médiane oblique des ailes postérieures est beaucoup plus étroite chez Oberthüri et qu'il existe six gros points jaunes le long du bord externe, alors qu’on n’en compte que cinq (rouges) chez Cacica.

Il n’est que trop juste de dédier cette magnifique espèce à M. Charles OBERTHÜR, qui nous a permis de l’étudier dans sa splendide collection.

Plus de trente exemplaires existent dans la collection Ch: OBERTHÜR; tous proviennent de Balzapamba et de Zaruma, Equateur, c’est-à-dire des régions les plus chaudes de l’Amé-

rique du Sud.

64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉÉ

Castnia Amethystina ©, sp. nov.

Tête, thorax et abdomen couverts d’écailles brunes et de poils écailieux en dessus; en dessous, la coloration est légèrement modifiée par la présence d’écailles rouges au bord postérieur des sternites abdominaux.

Les ailes, en dessus, sont d’un brun noirâtre très foncé; l’exis- tence, sur les supérieures, d’écailles rouges mélangées leur donne un ton olivâtre un peu différent des inférieures.

Les ailes supérieures sont nettement triangulaires avec leur bord antérieur arrondi dans la région de l’angle apical; une bande jaune, de deux millimètres de large dans sa moitié anté- rieure, les traverse dans une direction à peu près perpendiculaire au bord postérieur; cette bande, sensiblement droite, part de la courbure apicale et va aboutir dans la région de l’angle interne; il existe un point discoidal très petit en forme de croissant.

Les ailes inférieures sont arrondies et traversées obliquement par une bande bleuâtre à reflets d’améthyste; cette bande, qui part du bord antérieur, s’élargit dans sa partie médiane et vient se terminer en pointe fine dans le voisinage de l’angle anal; dans la région radiculaire de l’aile, surtout le long du bord abdominal, on voit deux épais faisceaux de poils écailleux, analogues à ceux qui recouvrent les deux premiers tergites abdominaux.

En dessous, les quatre ailes présentent un semis d’écailles rouges beaucoup plus abondant qu’en dessus; aux supérieures, la bande jaune transversale se retrouve, mais elle est un peu plus large et dégradée du côté du bord externe; le point discoïdal est linéaire; aux inférieures, la bande bleue est remplacée par une raie noirâtre, peu distincte mais de même orientation.

Malgré sa coloration générale qui est très foncée et le point discoïdal beaucoup plus petit, cette espèce est celle qui se rap- proche le plus de Papilionaris Walk-Westw.; l'étiquette qui l’accompagne indique comme provenance Panama; cette origine

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE DE

n’a rien d’invraisemblable, toutefois c’est le seul représentant de ce beau groupement signalé en dehors du territoire de la République de l’Equateur.

Castnia Ambatensis ©, sp. nov.

Tête et thorax couverts de poils écailleux d’un brun olhvâtre très foncé; abdomen conique, de même coloration que le thorax.

Ailes antérieures triangulaires arrondies, d’un brun olivâtre velouté; frange blanche; une bande jaune, étroite et légèrement courbée, les traverse; cette bande, qui part un peu avant la cour- bure apicale, est continue quoique formée d’une série d’arcs internervuraux à convexité externe; sa largeur, qui ne dépasse pas un millimètre, est beaucoup plus faible que dans l’espèce précédente. Il existe un point discoïdal ovoide.

Les ailes inférieures sont d’un noir velouté; elles sont aussi traversées obliquement, à peu près dans leur milieu, par une bande plus claire, d’un bleu violacé, sensiblement parallèle au bord externe; la frange est brune. Contrairement à ce qu’on observe chez Papilionaris et chez Amethystina, la bande bleue possède la même largeur dans toute son étendue et n’est pas dilatée en son milieu.

En dessous, la coloration fondamentale est le roux olivâtre avec un mélange plus ou moins abondant d’écailles rouges oran- gées; aux supérieures, la bande jaune et le point discoïdal sont bien marqués, plus larges qu’en dessus ; aux inférieures, une bande brunâtre, un peu sinué: en avant, correspond à la bordure interne de la fascie bleue.

Pattes d’un roux brun orangé; tarses postérieurs noirs.

En résumé, cette espèce est caractérisée par l’étroitesse et la courbure des bandes bleues et jaunes qui ornent ses ailes.

L’exemplaire unique, ©, de la collection Charles OBERTHÜR a été recueilli par J. Stolzmann dans la vallée du Pastaza, pro-

vince d'Ambato (Equateur).

50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia Velutina, sp. nov.

Cette magnifique Castnie est certainement l’un des plus beaux représentants de la souche phylétique Papilionaris.

Les quatre ailes sont d’un brun noir velouté très franc; cepen- dant, les supérieures, sous une certaine incidence, accusent une tonalité olivätre qui tranche un peu sur le noir des inférieures; chez les mâles, le bord externe est assez notablement excavé au- dessous de l’angle apical.

Les ailes supérieures sont traversées par une bande jaune, dont la largeur dépasse à peine un millimètre; cette bande est droite; elle part de la courbure apicale pour se terminer à environ un cen- timètre du sommet de l’angle interne; le point discoïdal est petit; la frange est jaune.

Les ailes inférieures, d’un noir profond, sont traversées, aux deux tiers de leur étendue, par une bande bleue, légèrement élargie en son milieu; cette bande est maculaire dans sa partie antérieure et s’atténue en pointe très fine dans la région de l’angle anal ; sur certains exemplaires, on observe, le long du bord externe, quelques îlots peu distincts d’écailles rouge orangé qui rappellent la maculature marginale du groupement Cacica; cependant ici, cette maculature ne se développe Jamais au point de devenir un caractère essentiel de l’espèce; la frange des inférieures est noire.

En dessous, comme chez les espèces précédentes, on trouve des écailles rouge orangé en assez grande abondance; la bande jaune et le point discoidal sont bien développés aux antérieures, et, le long du bord externe, s’ajoute même, chez les GO, une série de sept ponctuations rougeàtres dans les espaces internervuraux; aux inférieures, la bande noire qui suit le bord interne de la fas- cie bleue est bien visible; elle se termine, dans la région de l’angle anal, par deux petits arcs clairs exactement placés sur le prolongement de la bande bleue qui existe en dessus.

Cette espèce a été reçue de Guayaquil qui est, comme on le sait, le grand port d'exportation de la République de l’Equateur;

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 7

mais il est probable qu’elle vient de l’intérieur du pays, c’est-à- dire des régions sylvatiques situées à l’est de la chaîne des

Andes.

Castnia Affinis, sp. nov.

Comme dessin et comme coloration, cette espèce ressemble tout à fait à C. Salasia Boisd. Elle en diffère toutefois, aussi bien chez les d' que chez les ©, par l’absence du reflet violacé sur le contour de la tache blanche aux ailes inférieures; l’unique femelle que nous avons pu étudier présente, en outre, sur la bande et sur les taches blanches des antérieures un reflet rosé que nous n’avons rencontré chez aucune autre espèce.

Castnia afhnis est aussi de Colombie, comme Æumboldh, mais ses quatre ailes ont une coloration d’un brun marron à peu près uniforme, tandis qu’elles sont nettement bicolores chez Awm-

bold£i.

Castnia Ecuadorensis, sp. nov.

Encore une morphe de la section Æwnboldti et l’une des plus répandues semble-t-11.

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charies OBERTHÜR, douze exemplaires G'O' et deux Q Q; tous provien- nent de la République de l’Equateur, provinces de Rios et de Bolivar.

Chez les femelles, on trouve, comme toujours, sur les ailes antérieures, une bande oblique d’un blanc jaunâtre partant du bord costal et aboutissant dans la région de l’angle anal, puis une bande maculaire sinueuse, formée de cinq taches blanches un peu en dehors, du côté de l’angle apical; aux inférieures, la tache blanche est, dans son ensemble, plus étroite que dans l’es- pèce précédente.

Chez les mâles, la tache blanche des ailes inférieures est tout à fait identique à celle qui existe chez les ©, mais, aux ailes

55 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

supérieures, la bande oblique et les taches maculaires de l’angle apical ne sont indiquées que par des silhouettes grisâtres. La coloration fondamentale des quatre ailes est le brun marron uni- forme comme chez À fans.

Le D" Strand a signalé, sous le nom de Defasciata, une forme d' qui pourrait être voisine de l’espèce que nous venons de nom- mer, malheureusement, comme cette forme n’est pas figurée et que sa provenance n’est pas indiquée, 1l nous est impossible de savoir à quelle morphe de la section Zumboldti il convient de la rapporter.

Castnia Newmanni Guenée, nom. ineditum.

Nous trouvons sous ce nom, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, une curieuse espèce inédite ayant appartenu autre- fois à Achille Guenée. Par sa coloration d’un Jaune roussâtre très franc, cette espèce ne ressemble à aucune autre de la section Humboldti, pourtant c’est le même dessin et le même faces général.

Chez les femelles, la bande transversale oblique des ailes anté- rieures est large et bien marquée; 1l en est de même des taches maculaires de l’angle apical; aux inférieures, la tache blanche présente la même forme et la même disposition que chez Afhnis. En dessous, on retrouve la coloration Jaune roussàtre du dessus avec le dessin de toutes les morphes du même groupe.

Chez les mâles, la coloration des quatre ailes en dessus est également le jaune roussâtre, mais la bande transversale oblique et les taches de l’angle apical ne sont plus représentées que par une vague teinte grise. La tête, le thorax et la partie antérieure de l’abdomen sont recouverts de poils bruns; l’extrémité posté- rieure de l’abdomen est d’un blanc grisâtre.

Guenée attribue, comme patrie, à cette espèce la Colombie avec an point de doute; mais il n’a connu que la femelle; les deux mâles que nous avons pu, en outre, étudier dans la collection

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 59

OBERTHÜR viennent de Matachin (Panama); la concordance des localités est suffisante pour nous montrer que nous sommes encore en présence d’une espèce bien tranchée et probablement très localisée de l’ Amérique centrale.

Castnia Albomaculata, sp. nov. (PI IV, Fig. 4).

Cette belle Castnie, dont la coloration générale est le brun noir velouté, a été certainement Jusqu'ici confondue avec Zzcus et Licoides selon Boisduval. Voici ses caractères différentiels les plus tranchés.

Maäles et Femelles. Tête, thorax et première moitié de l'abdomen bruns en dessus; à sa partie postérieure, l’abdomen devient grisâtre et cette coloration est celle qu’on retrouve sur tout le corps en dessous; antennes brunes un peu rougeûtres à l’apex.

Les quatre ailes sont d’un brun noir velouté chatoyant, rehaussées d’un magniñique reflet vert violacé lorsqu'on les regarde à l’opposé de la lumière. Aux antérieures, 1l existe tou- jours, aussi bien chez les G' que chez les ©, deux bandes blanches, l’une oblique, transversale, assez large, courbée à son bord externe et irrégulièrement sinuée; la seconde, dans la région de l’angle apical, est formée de 5-6 taches blanches, disposées en deux groupes, l'un touchant le bord costal, l’autre plus bas, un peu en dehors et orienté en sens inverse; chez les Q Q, les taches blanches sont toujours beaucoup plus petites que chez les SO (PI. IV, fig. 4); la frange est blanche, au moins dans la région de l’angle interne.

Aux inférieures, on trouve la bande blanche caractéristique du groupe, mais ici cette bande s’élargit relativement peu en arrière et, du côté de la racine de l’aïle, es presque rectiligne; du côté externe, la bande blanche est sinuée dans les espaces interner- vuraux et devient maculaire en se rapprochant du bord antérieur. Près du bord externe, on voit 5 taches rouges dont deux plus grandes; la 5°, près du bord anal, est très petite.

60 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

En dessous, nous retrouvons le même dessin qu’en dessus; tou- tefois, aux premières ailes, les trois taches antérieures de la bande blanche apicale sont au contact et forment une bande continue, tandis que les trois autres restent toujours séparées. Aux ailes secondes, toute la région de l’angle radiculaire est d’un gris brun cendré beaucoup plus accentué que dans les autres espèces ; seules, les deux grandes taches rouges du bord externe transpa- raissent en dessous; très souvent, surtout chez les Q qui ont pondu, l’oviscapte est très saillant à l’extrémité postérieure de l’abdomen.

Ainsi donc, dans cette espèce, les caractères extérieurs des Of et des Q sont identiques, et, aux ailes antérieures, /a bande blanche maculaire de l'angle apical est toujours visible en dessus, tandis que chez toutes les autres espèces de la section Licus, que nous connaissons, les taches maculaires de l’angle apical sont peu visibles ou complètement obsolètes.

Cette superbe Castmie est originaire des régions nord et nord- occidentales du Pérou et du Brésil; elle semble habiter les grandes plaines forestières de la vallée du Haut-Amazone et de quelques-uns de ses affluents; M. de Mathan l’a rencontrée à Iqui- tos et à Chanchamayo (PÉROU), à Cananche (COLOMBIE) et à Santo-Paulo-d’Olivença (BRÉSIL).

On la distinguera, à première vue, de toutes les autres espèces, ses voisines, par sa belle coloration brune, presque noire et par le bord interne de la tache blanche des ailes inférieures, presque droit et non courbé en S ouvert comme dans les autres espèces.

Nous trouvons, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, six exemplaires de cette belle espèce, quatre G'Œ et deux Q Q.

CASTNIA LICOIDES, Rubromaculata, var. nov.

Nous trouvons au Brésil, région du Matto-Grosso et dans les Andes de Bolivie, une variété très remarquable du Cast. Licoides

Boisd.; nous lui donnons le nom de *Àybromaculata à cause de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 61

la tache rouge orangée qui se trouve à l’extrémité de la bande blanche des ailes inférieures, dans la région de l’angle anal. Cette tache, qui peut être plus ou moins étendue, suivant la taille des exemplaires n’est pas le seul caractère distinctif de cette très intéressante variété.

En dessus, tant aux ailes supérieures qu’aux ailes inférieures, nous retrouvons tous les caractères essentiels de Cast. Licoides type; le long du bord externe des inférieures existent les six ou sept taches rouges de la race brésilienne, mais la tache blanche qui traverse le disque, le plus souvent, n’atteint pas le bord anal; elle en est séparée par une tache ovale rouge orangée (1).

En dessous, aux antérieures, nous retrouvons aussi les deux bandes blanches caractéristiques, mais avec un reflet violacé; la bande sinuée de l’angle apical est ici continue; quant aux petites taches, au nombre de quatre ou cinq, qui courent parallèlement au bord externe, elles sont ici entièrement rouges ; aucune d’elles n’est blanche, pas même les supérieures comme cela se voit dans les autres races de Zzcoides.

Deux exemplaires dans la collection Ch. OBERTHÜR.

Castnia Macularifasciata, sp. nov.

Nous rattachons encore à la souche phylétique Fumboldii une morphe très remarquable de la Guyane française, caracté- risée surtout par ce fait que la bande blanche transversale des ailes antérieures, au lieu d’être continue, est formée de taches séparées et de grandeur inégale, d’où le nom de Macularifas- ciata.

Les ailes antérieures sont d’un brun olivâtre et marquées de deux bandes blanches obliques; la première de ces bandes tra- verse l'aile à peu près en son milieu, du bord costal à l’angle interne; elle est formée de deux gros points blancs, suivis de cinq autres plus petits, alignés et presque contigus; la seconde

(1} Dans les exemplaires les plus petits, cette tache rouge est seulement indi- quée.

G2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

bande, dans la région de l’angle apical est presque continue mais n'atteint pas le milieu du disque.

Les ailes inférieures sont traversées obliquement par une bande continue d’un blanc pur mais assez étroite et s’élargissant à peine en arrivant vers l’angle anal. Quelques taches d’un rouge orangé pale le Iong du bord externe.

Le dessous des ailes supérieures est brun, mais les deux bandes blanches, correspondantes à celles du dessus, y sont mieux mar- quées et presque continues.

Le dessous des inférieures est d’un blanc grisâtre avec la

même bande blanche qu’en dessus.

Nous ne trouvons malheureusement, dans la collection de M. Ch. OBERTHÜR qu’un seul exemplaire femelle et un peu défraichi de cette très curieuse espèce.

Les mâles nous sont inconnus.

Castnia Icaroides, sp. nov.

Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, un exemplaire parfaitement typique de cette espèce, c’est le mâle dont Boisduval a parlé dans le Species, p. 504, et qu’il rapporte à tort à /carus. D'autre part, si nous tenons compte de la forme arrondie du bord externe des ailes antérieures, nous pouvons admettre que la fig. 2 donnée par M. Karl JORDAN, dans les Movitates zoologicæ, 1906, Vol. XIII, PI. X, représente très probablement une femelle de la même morphe; les deux sexes nous sont donc connus, l’un en nature, l’autre iconographique-

ment.

Aüïles antérieures triangulaires d’un brun chocolat légèrement olivâtre, coupées droit ou même un tout petit peu excavées au bord externe; il existe, sur le disque, deux bandes blanches trans- versales obliques; l’une, en forme de fuseau, est placée dans le tiers inférieur; elle part du bord costal et se dirige vers l’angle

anal, qu’elie n’atteint pas; l’autre, un peu au delà du mieu de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63

l’aile, n’atteint pas non plus le bord externe; sur presque tout leur pourtour, ces deux bandes blanches sont ornées d’un petit liséré rouge; tout du long du bord postérieur, de la racine à l'angle interne existe une bande d’un châtain plus clair.

Les ailes inférieures sont entièrement rouges; le long de la marge externe existe une bordure noire continue, diminuant pro- gressivement de largeur et disparaissant dans la région de l’angle anal; sur le disque, dans les espaces internervuraux, existent trois séries de macules noires, bien séparées, les unes ovales, les autres en forme de chevrons ou de croissants; dans la région antérieure, on voit en outre trois points blancs intercalés.

Le dessous, dans l’ensemble, reproduit les dessins que nous avons trouvés en dessus; mais aux antérieures 1l existe trois bandes blanches obliques séparées par des fascies noires; aux inférieures, en opposition avec les taches blanches du dessus, se voient trois bandes rectangulaires contiguës.

La frange des quatre ailes est grisâtre, finement bordée de noir à sa base; l’abdomen est rouge brique en dessus, d’un gris fauve en dessous.

Notons que, dans l’espèce Zcarus, l’abdomen, en dessus, est d’un brun rougeâtre aussi bien chez le mâle que chez la femelle.

L’exemplaire unique, provenant de l’ancienne collection BOIS- DUVAL, et qui a servi à établir cette description, ne porte pas d’étiquette de provenance. D’après l'indication du Spectes, il est raisonnable de penser qu’il vient du Brésil; l’échantillon presque identique (qui nous paraît être une femelle), représenté par M. Karl Jordan, in Novitates Zoologice, 1906, PI. X, fig. 2, provient du Paraguay.

I] serait désirable d’avoir des renseignements plus nombreux et plus précis sur l’habitat de cette curieuse espèce.

Castniäa Jordani, sp. nov.

Ailes antérieures d’un brun olivâtre, triangulaires, mais légè- rement arrondies à leur bord externe; comme dans l’espèce pré-

04 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

cédente (/caroides, Houlb.), 1l existe deux bandes blanches trans- versales obliques bordées intérieurement d’un fin liséré rouge.

Les ailes inférieures sont presque entièrement rouges; 1l existe aussi, à leur bord externe, une étroite bande noire continue, mais cette bande se termine brusquement avant l’angle anal, au lieu de diminuer progressivement; les taches noires qui ornent le disque sont les unes arrondies en avant, les autres en forme de bandelettes arquées limitant des ovales incomplets. Dans la par- tie antérieure, les six prerniers espaces internervuraux sont ornés de taches blanches allongées, et trois petites taches de même couleur se voient encore près de l’angle anal. L’abdomen est d’un brun olivâtre en dessus, avec un faisceau de poils rouges à son extrémité.

Cette morphe, sans aucun doute, appartient à la souche phy- létique /carus, cependant elle ne présente jamais, comme l’/carus type de Cramer, la bande blanche de l’angle apical, en dessus, aux ailes antérieures, c’est pour cela que nous la distinguons du tvpe; comme elle ne peut pas, non plus, dériver d’Zcaroides, il ne nous restait d’autre ressource que d’en faire une espèce spé- ciale. Nous pensons que les découvertes de l’avenir confirmeront notre manière de voir, mais nous serions heureux de voir M. Jor- dan reprendre lui-même l’étude de la curieuse espèce qu’il nous a, le premier, fait connaître.

Nous sommes aussi d’avis que, lorsque la coloration blanche envahit toute l’aile inférieure, nous sommes en présence de la variété Endelechia signalée par Herbert Druce.

Castnia Evaitheformis, sp. nov. (— Ævalfhe, Boisd. p. part. Species des Lépidopt. Hétérocères, p. 514 et Auct.).

Nous donnons ce nom aux morphes de la Guyane française qui répondent à la première partie de la description de Boisdu- val; voici cette description : « Elle varie pour la taille depuis 7 Jusqu'à 10 centimètres. Ses ailes supérieures sont d’un brun

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65

noir, chatoyant en vert selon les aspects; elles sont marquées de deux bandes parallèles très nettes, d’un Jaune citron, dont la première, très légèrement courbe, commence un peu avant le milieu de la côte, pour arriver à l’angle interne, et dent l’autre, très étroite, linéaire, est située entre celle-ci et le sommet. »

« Les ailes inférieures sont noires comme les supérieures, tra- versées au milieu par une bande étroite, un peu maculaire, d’un jaune citron, suivie, sur le bord terminal, d’une rangée de taches rouges arrondies. »

« Le dessous des premières ailes est semblable au dessus, sauf que la côte et le sommet sont un peu lavés de rouge. »

« Le dessous des secondes ailes est exfièrement rouge (1), avec une bande maculaire, jaune, correspondant à celle de la face opposée. »

« Telle est la description de l’Evalthe d’après les exemplaires que nous avons reçus de Cayenne, et parfaitement conformes à la figure donnée par CRAMER sur un individu de Surinam. »

Le reste de la description s'applique à Ævalthe var. B. DAL- MAN et non pas, comme le croit BOISDUVAL, à l’Evphrosyne de PERTY, nous reviendrons sur ce point en temps utile.

La description qui précède, ainsi qu’il est facile de s’en rendre compte, convient très bien à notre ÆEvalfheformis; cependant BoISDUVAL ne fait pas assez ressortir l’aspect tout spécial de la bande jaune aux ailes inférieures. Ici, cette bande jaune est en réalité formée de deux parties : l’une maculaire, formée de trois points, alignés à partir de la côte; l’autre, beaucoup plus large, continue et denticulée à son bord externe, occupe le reste du disque jusqu’à la tache rouge. Nous ne trouvons cette dispo- sition dans aucune autre espèce.

Si BOISDUVAL dit que la bande jaune des ailes inférieures est étroite, remarquons qu’il parle par comparaison avec ce qu’il croit être l'Evphrosyne de PERTY cette bande est exception- nellement large; la description de BOISDUVAL paraît d’ailleurs

(1) C’est nous qui soulignons.

66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

avoir été faite sur un exemplaire de petite taille et de mauvaise venue.

Il existe cinq exemplaires d’Evaltheformis dans la collection Ch. OBERTHÜR ; tous proviennent de la Guyane française ils ont été recueillis par Méaux et Constant Bar.

Castnia Evalthonida, sp. nov. (PI IV, Fig. 5) (— Ævalthe, Boisd. p. part. et Auct.).

En remontant vers le nord, dans la région des Andes de Colombie et jusque dans l’Amérique centrale (Honduras), nous trouvons encore une belle grande Castnie, caractérisée par ses ailes, d’un beau noir velouté, et par quelques particularités des bandes jaunes qui les traversent. Pour rappeler que cette espèce ne sort pas du cadre évalthoïdien se meuvent les morphes

précédentes, nous l’avons désignée sous le nom d’Æval/honida

Ailes d’un noir franc avec un reflet velouté; aux antérieures, la première des bandes jaunes est large, légèrement dilatée en son milieu et progressivement atténuée vers l’angle interne qu’elle atteint souvent en faisant un petit crochet le long du bord. La seconde bande, près de l’angle apical, est très étroite, presque linéaire et légèrement festonnée.

Aux inférieures, la bande jaune est anguleuse, tantôt entière- ment maculaire, tantôt subcontinue dans sa partie postérieure; cette bande est étroite, souvent irrégulière et denticulée à son bord externe. Une grande tache rouge fait suite à la bande jaune et couvre tout l’angle anal; le long du bord, existent 4 ou 5 macules rouges dont les plus larges sont au milieu.

En dessous, on retrouve, aux antérieures, le même dessin qu’en dessus; aux inférieures, la bande jaune est toujours maculaire et est bordée en dedans par un élégant dégradé brun qui s’étend plus ou moins vers la base de l’aile; un vague point noir se dis- tingue sur le fond rouge dans la région radiculaire.

La frange est noire aux ailes inférieures.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 67

Nous avons trois exemplaires de cette belle espèce dans la collection Charles OBERTHÜR; tous proviennent de Cananche (Colombie) 1ls ont été recueillis par M. de Mathan.

CASTNIA EVALTHONIDA, Flexifasciata, var. nov.

Nous avons aussi, de Honduras, un exemplaire présentant le mêine ensemble de caractères que l’espèce précédente à l’excep- tion de la frange qui est presque blanche et de la bande jaune apicale des ailes antérieures qui est plus large et festonnée; nous en faisons la variété Flexifasciata.

Castnia Vicina, sp. nov.

Bien que possédant, à peu près, les mêmes caractères généraux que Viryi, cette espèce s’en distinguera toujours, et sans la moindre difficulté : ex dessus, par l’aspect maculaire de la bande oblique des ailes postérieures, formée de 7 petits points jaunes, anguleusement alignés depuis la côte jusqu’à la tache rouge de l’angle anal; ex dessous, par les deux bandes jaunes des ailes antérieures.

Le dessus des ailes, dans les quatre exemplaires que nous avons sous les yeux, est d’un beau noir velouté très franc, et, aux ailes inférieures, le nombre des points rouges bien déve- loppés, le long du bord externe, est toujours de cinq ou six. En dessous, aux ailes antérieures, la partie rougeâtre s’étend le long de la côte et dans toute la région de l’angle apical; chez Vzr71, au contraire, elle descendrait plutôt le long du bord externe.

L’abdomen est noir en dessus, rougeâtre en dessous.

Cette espèce a été capturée à La Chima, République de l’Equateur, en 1803, par M. de Mathan.

Castnia Fusca, sp. nov.

À la suite de Castniu Mafhani, et appartenant certainement

à la même souche phylétique, nous trouvons, dans la collection

68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Charles OBERTHÜR, une nouvelle morphe, de grande taille, que nous décrivons sous le nom de C. fusca à cause de sa coloration brune généralisée.

Cette espèce provient de l’Equateur,; elle a été recuerllie-en 1804, à Balzapamba, province de Bolivar, par M. de Mathan.

Tête, thorax et abdomen d’un brun foncé uniforme, aussi bien en dessus qu’en dessous avec, toutefois, les segments dersaux de l’abdomen un peu plus foncés et bordés d’écailles blanches à leur bord postérieur; antennes entièrement brunes sauf l’apex qui est un peu plus pâle.

Ailes antérieures triangulaires brunes, de même que la tête et le thorax, avec un beau reflet vert soyeux; un peu avant le milieu, en contact avec la nervure subcostale, se trouve une grande macule arrondie un peu plus claire, mais peu visible; sur le milieu du disque, parallèlement au bord externe, existe une bande par- tiellement maculaire, de même coloration s'étendant jusque dans la région de l’angle apical; du côté du bord interne, cette bande pâle est suivie de deux petites taches noires anguleuses; tout le bord interne est plus clair.

Les ailes secondes sont de même coloration que les supérieures dans leur partie basale, elles portent de longues écailles sét1- formes; dans tout le reste de leur étendue, jusqu’au bord externe, elles sont d’un brun noirâtre velouté; à la limite de ces deux régions court une rangée de cinq macules blanches allongées, partant du bord abdominal et se terminant par une tache arron- die au milieu du disque, dans le espace internervural. La frange des quatre ailes est blanche mais très étroite.

En dessous, on retrouve les mêmes dessins qu’en dessus, mais la coloration est d’un brun plus uniforme; les macules blanches des ailes inférieures sont bordées de noir et toute la région de l’angle anal est nuancé de la même couleur.

Deux exemplaires G'Œ de cette belle espèce existent dans la collection de M. Charles OBERTHÜR.

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Castnia Rubrophalaris, sp. nov.

Cette nouvelle espèce ressemble beaucoup à Wygdon et à Pha- laris ; elle s'en distingue par les taches des ailes inférieures qui sont rouges au lieu d’être blanchâtres, d’où le nom que nous lui avons donné.

Les ailes supérieures sont d’un gris ohvaâtre, beaucoup plus foncé chez les mâles que chez les femelles; la base porte une grande tache brunâtre losangique et, en outre, deux bandes brunes obliques, séparées par des espaces plus clairs. La première bande brune part du milieu du bord costal et va s’épanouir dans la région de l’angle anal; la seconde est ovale, sinuée et se continue par un espace brun jusqu’au sommet de l’angle apical.

Les ailes inférieures sont à fond brun violacé chez les femelles, presque noir chez les mâles; 1l existe, le long du bord externe, deux bandes maculaires de taches rouges (G') ou orangées (Q ); la frange est grisâtre.

Chez les femelles, on voit, vers le milieu du disque, une bande blanche s'étendant sur six espaces internervuraux; de plus, les taches médianes de la bande maculaire externe sont plus ou moins variées de blanc.

En dessous, nous retrouvons, aux ailes antérieures, le même dessin qu’en dessus, mais les taches blanches y sont plus nettes et mieux limitées; aux ailes inférieures, le fond est d’un vert grisatre, mais les dessins noirs et rouges sont beaucoup moins réguliers qu’en dessus.

Il existe deux exemplaires de cette très belle espèce dans la collection de M. Charles OBERTHÜR; le mâle vient de Santo Antonio da Barra, province de Bahia (Brésil); la provenance de la femelle n’est malheureusement pas indiquée, mais nous la supposons également des régions centrales du Brésil.

70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia Briareus, Guenée, nom. ineditum.

Nous trouvons sous ce nom, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, deux exemplaires, le G' et la ©, d’une magnifique Castnie qui n’a Jamais encore été décrite; l’un de ces exemplaires, le ©, provient de l’ancienne collection Boisduval, et nous sommes bien étonné que le savant auteur du Species général des Lépi- doptères n’en ait jamais donné la description; le second exem- plaire, la ©, a appartenu autrefois à Achille Guenée qui l’avait lui-même reçu de M. Doubleday. Sur l'étiquette, écrite de la main de Guenée, qui accompagne cet exemplaire, nous lisons, au- dessous du nom, Brtareus, le renseignement qui suit : « Je ne puis trouver cette belle espèce dans aucun auteur. Comme c’est une ©, 1l est possible que le ©, qui est peut-être très différent, ait déjà été décrit. »

Le mâle est, en effet, comme dans toutes les espèces de ce groupe, un peu différent de la femelle, mais pas autant que le supposait Achille Guenée. Nous donnons ci-après la description des deux sexes, mais nous conservons le nom proposé par le savant continuateur du Species; l’espèce appartient évidemment à la même souche phylétique que Clitarcha, toutefois elle en dif- fère assez notablement par la coloration et par la disposition des taches noires aux ailes postérieures.

Mäle. —— Ailes antérieures d’un roux sombre assez foncé, avec un système de taches brunes entremêlées de taches plus claires difficile à décrire; la disposition de l’ensemble rappelle, de très près, ce que nous trouvons chez Clitarcha; 11 y a, touchant le bord costal, deux taches claires s'étendant vers l’intérieur de l'aile, mais ne dépassant pas les premières branches de la radiale; dans la région apicale, existent toujours trois petits points ovales, hyalins, celui du milieu ayant un diamètre à peu près double des latéraux.

Les ailes inférieures sont noires à la base et sur la plus grande partie de leur étendue le long du bord externe, elles portent,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 71 entre les deux parties noires, une bande rouge brique assez large entrecoupées de lignes noires au moins sur les nervures externes. Deux rangées maculaires de taches d’un jaune rosé se voient sur la bande noire externe; la première de ces rangées, c’est-à-dire la plus interne, est formée de quatre ou cinq points, mal limités, dans les espaces internervuraux; la deuxième, la plus externe, comprend 7 à 8 taches claires, allongées, dont les deux dernières, en remontant vers l’angle interne, sont rouges, en totalité ou en partie comme la bande qui les précède.

Tête, thorax et abdomen bruns, beaucoup plus pâles en dessous.

En dessous, nous retrouvons le même système de dessins qu’en dessus; toutefois, aux îlots de taches brunes des ailes antérieures correspondent une série de maculatures d’un noir velouté très franc et mieux limitées; la base des ailes est d’un rouge orangé. Aux ailes inférieures, correspondant à la tache brune du dessus, nous trouvons un espace blanchâtre ou ovale allongé, encerclé de brun; le long du bord externe, nous retrouvons les deux ran- gées de taches claires, mais celles du rang interne sont beaucoup mieux marquées dans la région de l’angle anal.

Femelle. La femelle est tout à fait semblable au mâle, mais sa taille est plus grande; le bord externe des ailes antérieures est également plus arrondi et les taches claires beaucoup plus blanches.

Le dessin des ailes inférieures est, de même, identique à celui du mâle; l’abdomen est fortement parsemé d’écailles rouges en dessus.

Dans les deux sexes, la frange des premières ailes est brune; celle des secondes ailes est blanche; on voit aussi toujours, aux ailes postérieures, dans la bande rouge et près du bord externe intérieur un point noir, vaguement pupillé de rouge.

Il n’est pas douteux que les deux exemplaires de Cas/nia Briareus qui nous ont permis de caractériser cette espèce n’aient pour patrie l'Amérique méridionale; malheureusement nous n’avons, ni pour l’un ni pour l’autre, aucune indication de localité.

72 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia Pyrrhopygeides &, sp. nov.

Ailes antérieures triangulaires, d’un brun olhvâtre, arrondies le long de la côte dans la région apicale et à sommet bien mar- qué; une bande grisàtre oblique traverse le disque du milieu costal à l’angle interne qu’elle n’atteint pas; une bande macu- laire, formée de cinq petits points, de même couleur, mais beau- coup moins visible, occupe la région subapicale. En dessous, ces deux bandes sont plus visibles; toute la base de l’aile est brune, tandis que le reste est d’un brun rougeûtre.

Les ailes inférieures sont également triangulaires, subsinuées le long de leur bord externe et légèrement prolongées en un lobe arrondi à l’angle anal; la coloration fondamentale de ces ailes est un noir roussâtre velouté; une large tache semi-annulaire se voit dans la région antéro-latérale et une bandelette blanchâtre ou jaune grisâtre se trouve à l’angle anal dont la marge est rou- geatre.

En dessous, les ailes postérieures sont d’un roux plus ou moins violacé, mais toute la région du bord abdominal jusqu’à la racine de l’aile est d’un gris verdâtre à reflets chatoyants; la disposi- tion de la tache semi-annulaire est la même qu’en dessus.

Tête, thorax et abdomen bruns en dessus; en dessous, l’abdo- men est d’un gris rougeâtre; l’anneau pygidial est rouge avec une moucheture d’écailles noires en dessus.

Cette gracieuse petite Castnie, dont trois exemplaires CO existent dans la collection de M. Ch. OBERTHÜR, provient de Zaruma, Equateur, d’où elle a été rapportée, en 1891, par M. de Mathan. Nous lui donnons le nom de Pyrrhopygoides, en raison de son aspect général, qui rappelle de très près celui du genre Pyrrhopyge, de la famille des Hesperidæ.

Castnia Palatinoides ©, sp. nov.

Les mâles de l’espèce Palatinus sont toujours beaucoup plus nombreux que les femelles dans les collections; sachant, par

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 73

expérience, combien les deux sexes sont parfois dissemblables dans ces arrangements phylétiques, nous aurions certainement été tentés de rapporter à Palatinus le mâle dont la description suit, si nous n'avions déjà eu sous les yeux, avec une certitude absolue, plusieurs mâles absolument authentiques de cette espèce.

La silhouette générale et l’ensemble du dessin sont les mêmes que chez Palatinus; les différences les plus essentielles se ren- contrent aux ailes inférieures, la tache orangée de la base est plus étendue, mais où, par contre, la bande noire qui part de l’angle anal est beaucoup plus étroite; 1l en résulte que, au lieu de trouver le long du bord postérieur de l’aile, des taches toutes petites et punctiformes, comme chez Palatinus, nous avons ici une série de grandes macules contiguës, seulement séparées les unes des autres par les filets noirs des nervures.

En dessous, les ailes antérieures sont d’un orangé pâle légè- rement rembrunies dans la région de l’angle apical; 1l existe, le long du bord externe, quatre macules ovoides brunes bien mar- quées (deux points noirs seulement se voient à la même place chez Palatinus); les ailes inférieures sont d’un blanchâtre crème, légèrement rosé; les taches sombres du bord externe sont bor- dées, en dedans, d’un arc roux, mais les deux dernières taches, près de l’angle anal, sont très foncées.

Un seul exemplaire G de Palatinoides existe dans la collection Charles OBERTHÜR; il a été recueilli en 1800, par M. Marc de Mathan, dans les plaines nord-est du Brésil; 1l est probable que cette espèce se substitue petit à petit à Palatinus à mesure qu’on s’avance vers l’ouest et qu’on atteint les vallées supérieures du bassin de l’ Amazone.

Castnia Fuscorubra, sp. nov.

Nous désignons sous ce nom une Castnie superbe découverte au Pérou, en 1866, par M. de Mathan; nous ne connaissons mal- heureusement que l’un des sexes de cette espèce, la femelle, mais

74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

elle se distingue néanmoins à première vue de toutes les autres formes de la souche phylétique Palatinus, par ses ailes inférieures d’un rouge brique clair, coupées parallèlement au bord externe d’une large bande noire qui s’atténue et s’efface avant d’arriver à la marge antérieure.

Les ailes antérieures sont d’un roux brun uniforme avec un certain nombre de taches sombres plus ou moins visibles; vers le milieu du disque, on distingue une aire un peu plus claire limitée, du côté de la racine de l'aile, par un espace brun s’éten- dant jusqu’à l’insertion et en dehors, du côté du bord externe, par une ligne brune, sinuée s'étendant jusqu’à la région du bord postérieur. Au milieu de cette aire éclaircie, se trouve une tache sombre s'étendant, vers l’avant, jusqu’au bord costal; le bord externe est arrondi comme toujours chez les femelles.

Dans la région apicale de l’arle, se voient trois fenêtres trans- parentes dépourvues d’écailles, celle du milieu environ quatre fois plus grande que les fenêtres latérales.

Ailes inférieures d’un rouge brique clair, plus pales le long du bord abdominal et dans la région de l’angle anal; une tache sombre occupe la base de l’aile jusqu’au tiers du disque environ; une large bande noire transversale part de l’angle anal et s’avance parallèlement au bord externe et en diminuant de lar- geur dans la direction de l’angle interne elle s’efface; une étroite ligne noire suit le bord externe. La frange est blanche ou d’un blanc grisàtre aux quatre ailes.

En dessous, les antérieures sont d’un beau rouge orangé avec trois groupes de taches plus sombres; l’une de ces taches, la plus grande, est située vers l’extrémité de la cellule discoïdale et est rattachée au bord antérieur par une bande d’un rouge brun; la région de l’angle apical et le bord externe sont d’un gris fauve.

Les inférieures sont en entier d’un jaune fauve avec des taches d’un rouge brun plus foncé, la bande noire du dessus transpa- raît en gris devenant d’un jaune orange dans la région de l’angle anal. La frange est d’un jaune fauve aux quatre ailes, mais devient un peu brune vers l’angle apical des antérieures.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 75

L'espèce que nous venons de décrire se rapproche incontesta- blement d’/rca var. S'audingeri Druce; cependant l’ensemble des caractères ne permet pas d'identifier ces deux formes.

Castnia Lutea, nom. nov. (— Æerrichia Cronis, Bucheck. nec Cramer:):

Comme 1l n’existe pas de texte pour accompagner les planches du travail de M. Buchecker, la description qui suit se rapporte canne. delauPl 2 du Sys, Erxrom. Castnia.

Ailes antérieures à fond jaune, entièrement bcrdées de noir, avec une petite tache rouge à l'insertion; en avant, le long du bord costal, une tache jaune triangulaire s'étend jusqu’à la tache médiane du disque, dont elle n’est séparée que par une mince ligne noire; le long du bord externe, s'étendent deux rangées de taches blanches, l’une complète, voisine de la marge; l’autre formée seulement de trois macules allongées dans la région de l’angle apical.

Les ailes inférieures sont entièrement jaunes, sauf une étroite bordure noire le long du bord externe; les nervures sont aussi marquées par de lines lignes noires.

Le thorax et les trois premiers segments de l’abdomen sont noirs ; la partie postérieure de l’abdomen est jaune avec l’extré- mité d’un brun orangé.

On ne sait rien des caractères du dessous.

Cette espèce serait de Surinam, mais on n’a aucun autre détail sur son origine m1 sur les particularités de sa capture.

Castnia Strandi, nom. nov. (— C. Cronis Strand. nec Cramer. Porc, pie 6. €).

Ailes antérieures d’un bleu pâle azuré entièrement bordées de noir sur tout leur contour; une large tache triangulaire, d’un bleu azuré, part du bord externe et s’étend en pointe vers l’arrière;

76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ces deux taches sont séparées par une bandelette noire peu épaisse; le long du bord externe, existent, au milieu de la bor- dure noire, deux rangées de taches azurées, l’une complète, paral- lèle à la marge, est formée de neuf points dont les quatre anté- rieurs sont plus petits; la seconde, dans la région de l’angle apical, ne comprend que trois macules allongées.

Les ailes inférieures sont d’un jaune pâle dans toute leur étendue, sauf la bordure externe qui est noire et élargie à la nais- sance des nervures; une bande transversale d’un gris bleuté, courbée en S très ouvert, traverse le disque du bord antérieur vers l’angle anal; une petite macule noire, de forme irrégulière, se voit tout à fait à la racine des ailes postérieures.

Tête, antennes et thorax noirs, avec seulement deux points rouges aux angles huméraux et deux autres points blancs un peu en arrière plus rapprochés. Abdomen d’un jaune pâle en dessus avec l'extrémité orangée.

Cette forme est probablement une femelle; sa patrie serait la Guyane, mais aucune indication précise n’a été donnée sur ce point.

Castnia Odila, sp. nov.

Cette charmante petite Castnie, que nous dédions à l’une des plus gracieuses petites-filles de M. Charles OBERTHÜR, a été recueillie au Pérou, en 1884, par M. de Mathan, elle appartient sans aucun doute au phylum cronidien, mais se distingue de toutes les espèces qui précèdent par la bordure des ailes posté- rieures qui porte une bande maculaire de huit points blancs.

Ailes antérieures largement bordées de noir, avec une tache blanche triangulaire, allongée, subtransparente et avec un reflet nacré sur le disque; à l’intérieur de la bordure noire, le long du bord costal, on trouve une macule blanche triangulaire dont la base s'appuie sur la subcostale; trois ou quatre macules gri- sâtres, allongées, s’observent un peu plus loin dans la région de

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Fi

l'angle apical. Une série de points blancs arrondis est dis- posée le long du bord externe; les cinq derniers de ces points, ceux qui s’avancent Jusqu'à l’angle interne, sont très nets.

Les ailes inférieures sont d’un blanc jaunâtre très pâle; mais le long du bord externe existe une bande noire, large de 4 à $s millim., au milieu de laquelle se voient huit macules blanches arrondies dans les espaces internervuraux.

En dessous, le dessin est absolument le même qu’en dessus.

Thorax noir, sauf, sur les côtés, au niveau des épimères pro- thoraciques et mésothoraciques, se voient des taches rouges pourpres qui se prolongent de 6 à 8 millim. le long de la costale.

Abdomen blanc, avec le bord postérieur des segments bordé de jaune; l’extrémité porte, comme toujours, un faisceau de soies squammiformes orangées.

ÈS Q est inconnue.

Cette élégante espèce provient de la grande plaine nord-orien- tale du Pérou arrosée par le fleuve Amazone; son étiquette d’ori- gine porte Cavallo Cocho, mai-juillet 1884.

Castnia Candida, sp. nov.

Encore une Jolie Castnie blanche du phylum cronidien; cette espèce provient également du Pérou; elle a été recueille, en 1887, à Moyobamba, par M. Marc de Mathan. Toutes les Castnies de ce groupe revêtent, plus moins, le facies des Piérides; celle- ci, par sa silhouette générale et par sa taille, pourrait être com- parée à la Piéride du chou (Q Pieris brassicæ), si commune dans notre pays, d’où le nom de Candida que nous lui avons donné.

Aüïles antérieures d’un blanc pur nettement bordées de brun noirâtre le long de leur bord postérieur et sur les côtés; en avant, le long du bord costal, la bordure brune est interrompue, vers le milieu de l’aile, sur une étendue d’environ un centimètre. Une bandelette brune, brisée en son milieu, part de la racine de l’aile et traverse longitudinalement toute la partie blanche du disque;

78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

une autre bandelette brune part du bord postérieur et remonte vers l’angle apical, elle se bifurque; entre les deux branches de la bifurcation, dans les espaces internervuraux se trouvent trois points blancs estompés intérieurement; le long du bord externe, existent des macules blanches, de plus en plus allongées et presque confluentes, dans la région de l’angle interne.

Ailes inférieures d’un blanc entièrement Jaunâtre très pale à reflet nacré; le long du bord externe, existe seulement un étroit liséré noir avec des élargissements de même couleur à l'insertion .des nervures.

La frange est blanche aux ailes postérieures, d’un brun pâle aux antérieures.

En dessous, aux ailes antérieures, le dessin est le même qu’en dessus, avec cette différence que la bandelette brune longitudi- nale n’est représentée que par transparence et par une petite flamme brune dans la région médiane du disque; la bande brune transversale n’est bien marquée que dans la région de l’angle apical; elle s’efface ensuite de plus en plus et transparaît seule- ment dans la traversée des trois derniers espaces internervuraux. Toutes les macules blanches, le long du bord externe, sont nettes et bien limitées.

Aux ailes inférieures, nous trouvons la même disposition qu’en dessus, mais, en outre, trois points noirs arrondis et alignés s’observent dans les espaces internervuraux 4, 5 et 6.

Tête et thorax bruns avec des mouchetures blanches symé- triques; les régions des épimères prothoraciques et mésothora- ciques portent aussi des taches pourpres; la base de la costale, sur une longueur de 5 à 6 millimètres, est également pourprée; l’abdomen est d’un blanc jaunâtre avec la pointe orangée; l’ovis- capte, légèrement saillant à l’extrémité de l’abdomen, présente

les caractères ordinaires.

Le pays de Moyobamba, d’où provient cette Castnie, se trouve dans la partie septentrionale du Pérou, au pied des premiers contreforts de la région andinique.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 70

CASTNIA CRONIDA, Pebana, subsp. nov.

Ailes d’un blanc pur, largement bordées de noir; en dessous, aux ailes antérieures, chez les GO, on trouve une petite mouche- ture noire à l’angle radiculaire et huit macules blanches le long

du bord externe, mais les trois antérieures sont ponctiformes.

Nous avons deux exemplaires de C. Cronida var. Pebana (1) dans la collection de M. Charles OBERTHÜR.

CASTNIA URUGUAYANA, Cinerascens, subsp. nov.

Dessus des ailes antérieures d’un gris pâle cendré, avec un système de bandes blanches disposé comme dans l’espèce-type; ailes inférieures bordées de noir et portant sur la partie centrale du disque, qui est rouge, quatre taches noires irrégu- lièrement arrondies; le tout est entremêlé de taches blanches plus abondantes et confluentes dans la région de l’angle anal.

En dessous, on retrouve, aux antérieures, le même dessin qu’en dessus; toutefois, sauf une légère bordure costale et une autre plus large, le long du bord externe, qui sont noires, tout ce qui est gris cendré sur le dessus est ici d’un rouge orangé; les bandes blanches sont un peu plus élargies qu’en dessus.

Aux inférieures, le rouge ne persiste, en dessous, que le long du bord abdominal et dans la région de l’angle anal; les taches noires ont la même étendue et la même disposition qu’en dessus; mais la partie centrale du disque est d’un blanc rosé.

La frange est blanche aux quatre ailes.

L’étiquette de provenance porte Banda Oriental, sans indica- tion plus précise.

(3) Du nom de Pébas, ville du Pérou, située sur le fleuve Amazone.

80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Castnia Fulvofasciata, sp. nov.

La collection de M. Charles OBERTHÜR nous montre égale- ment une troisième morphe appartenant à la souche phylétique Pelasgus et qui, à notre avis, se distingue du type par un certain nombre de caractères assez tranchés, sans parler du reflet géné- ral du dessous des ailes qui est d’un roux violacé, notablement plus pâle que dans les vrais Pelasgus.

Cette troisième morphe, toujours de petite taille (envergure 20-22 millim.), est originaire du Pérou ou des parties les plus occidentales du Brésil; tout en présentant un ensemble de carac- tères absolument identiques à ceux de Pelasgus, nous remarquons que la bande claire, transversale, des ailes antérieures est d’un jaune beaucoup plus franc que dans l’espèce type; la courbure postérieure de cette bande se modifie déjà légèrement dans les formes brésiliennes de Santo-Paulo-d’Olivença; mais, dans les exemplaires péruviens de Huallaga (Chambireyacu), la bande claire forme une brisure très nette à son bord extérieur avec une pointe en crochet assez accentuée dans la région de l’angle interne.

Tous ces petits détails ne constituent pas, évidemment, un ensemble de variations bien étendu; néanmoins, nous les consi- dérons comme suffisants pour donner à ces petites morphes brasilo-péruviennes tout au moins les caractères d’une race géo- graphique distincte, et nous proposons de donner à cette race le nom de Fulvcfasciata.

Gazera Albicornis, sp. nov.

Appartenant à la même souche phylétique que Melanolimbata, existe, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, une très curieuse espèce, provenant aussi de Tarapote et se rapprochant beaucoup plus du Buckleyi Druce que le Tarapotensis de M. Preiss. Nous avons donné à cette espèce le nom d’Albicornis,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 81

à cause de la coloration de ses antennes qui sont d’un blanc crème dans presque toute leur étendue, aussi bien en dessus qu’en dessous, tandis que ces mêmes organes, chez Buckley: Druce et T'arapotensis Preiss, sont noirs ou tout au moins très sombres dans leur partie funiculaire.

Ailes antérieures d’un jaunâtre assombri dans leur tiers infé- rieur en dessus, mais devenant plus claires dans leur milieu et un peu au delà; région apicale noire. Vers le milieu de l’aile, pres du bord costal, se voit un gros point noir arrondi, absolu- ment analogue à celui qui existe chez Pellonia. Au-dessous de ce point, le disque est parcouru, de la base à la région de l’angle

interne, par deux lignes courbes, noires, se raccordant au bord ‘inférieur de la cellule discoïdale; la ligne qui rejoint ce point de raccord au bord externe est légèrement incurvée et sa conca- vité est tournée vers l’angle apical; le long du bord postérieur, une tache sombre allongée s'étend de l'insertion à l’angle interne, elle porte une éclaircie qui se fond quelquefois avec la colcration fondamentale du disque.

Les ailes inférieures ont une coloration générale rouge brique plus ou moins lavée de gris; elles sont bordées de noir sur tout leur contour postérieur et portent sur le disque une bande hori- zontale noire continue chez les GO, maculaire chez les © O ; les espaces internervuraux sont légèrement flammés de jaune à l’inté- rieur de la bordure noire.

En dessous, l’ornementation des ailes est la même qu’en des- sus; toutefois, la coloration générale est toujours plus pâle et les taches noires sont moins accentuées. |

L’abdomen est d’un brun roux en dessus, d’un brun noir plus ou moins foncé en dessous, avec le dernier article rouge (le des- sous est entièrement rouge brique chez les Q); les antennes sont

d’un blanc crème aussi bien en dessus qu’en dessous.

Trois exemplaires dans la collection Ch. OBERTHÜR, deux SC et une Q ; tous sont très frais et proviennent de Tarapote (Pérou).

Parmi les échantillons qui ont été introduits dans le commerce

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82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

par Staudinger sous le nom de Z'arapotensis, on trouve quel- quefois des exemplaires d’AZbzcornis; grâce aux figures qui accompagneront notre travail d’ensemble, nous espérons qu’à l’avenir toute confusion pourra être évitée entre ces espèces.

Gazera Prædata, sp. nov.

Ailes antérieures d’un rouge ocracé assombri dans leur moitié inférieure, plus claires vers leur extrémité, avec un bande Jaunâtre transversale, courbée et légèrement maculaire, allant du bord costal dans la direction de l’angle interne. Toute la région apicale est d’un brun noir, sauf cette bande transversale Jaunâtre et un petit point blanc. près du bord externe, dans le espace intranervural. De la base, partent aussi deux bandes longitudinales plus ou moins brisées; l’une, en avant, s’avance le long de la sous-costale; l’autre, en arrière, un peu en avant du bord marginal; trois flammes Jaunâtres occupent les extré- mités des espaces internervuraux dans la région de l'angle interne

Ailes postérieures d’un rouge brique dans toute leur étendue, avec une marge noire, nettement dentées à la terminaison des nervures; sur le disque, quelques points noirs sont alignés trans- versalement; le plus gros, qui se trouve vers l’angle anal, est légèrement éclairé de jaune à son bord externe.

En dessous, le dessin des quatre ailes est le même qu’en dessus; toutefois, on trouve aux inférieures une bande brune allongée et à milieu rouge près de la marge antérieure; cette bande existe aussi en dessus, mais la partie rouge centrale est beaucoup moins accentuée.

Thorax noir avec une bande humérale rouge en avant et tra- versé en son milieu par une autre bande jaune. L’abdomen, qui est noir en dessus, est rouge en dessous et sur les côtes; son pre- mier anneau, en arrière du thorax, est recouvert d’écailles rouges. Les antennes sont d’un jaune crème, en dessus et en dessous, dans toute leur étendue.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83

L’unique exemplaire que nous avons pu étudier est une femelle; le mâle nous est inconnu.

Cette espèce habite l’Equateur.

Gazera Zagræoides, sp. nov. (PI IV, Fig. 6).

Nous donnons le nom de Zagræowdes à une grande espèce de Colombie, très voisine de Zagræa Felder, mais s’en distin- guant néanmoins par des caractères très nets et très constants.

Au point de vue de la taille et de l’aspect général, à première vue, Zagræoides ressemble beaucoup à Zagræa; l’ensemble des taches jaunes, aux ailes antérieures, présente à peu près la même disposition, à l’exception de la grande tache allongée suivant l’axe de l’aile qui se dilate en jaune à son extrémité, tandis qu’elle reste étroite et toujours colorée en rouge chez Zagræa. L'ensemble des taches noires, le long du bord postérieur de l’aile, est à noter; cet ensemble, qui forme une tache continue chez Zagrea, est le plus souvent interrompu avant d’arriver à l’angle interne chez Zagræoides, de manière à former un gros point noir arrondi, tout à fait caractéristique de l’espèce.

Aux ailes inférieures, dont le fond est rouge brique, nous trou- vons aussi des tâches jaunes allongées le long du bord marginal, mais ces taches, relativement étroites, restent toujours nettement rectangulaires, alors qu’elles s’élargissent, dans leur partie basale, chez Zagræa (1).

En dessous, la disposition des taches est la même qu’en dessus; la grosse tache noire des ailes antérieures est tout à fait isolée; quant aux points, transversalement alignés, des ailes postérieures, ils sont plus larges vers la côte; chez Zagræa, au contraire, nous trouvons, aux ailes antérieures, deux macules allongées et gémi- nées, tandis qu’aux postérieures les points internervuraux dimi- nuent de largeur en se rapprochant du bord costal.

(1) Ce caractère est toujours plus accentué et plus facile à observer chez les femelles que chez les mâles.

84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

En dessus, l’abdomen est rougeâtre sur les côtés avec une bande dorsale brune élargie sur les trois derniers segments; en dessous, 1l est jaune avec une bande noire ventrale.

Nous avons pu étudier, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, deux exemplaires femelles de cette belle espèce; tous deux proviennent de Colombie : Santa de Bogota.

Le mâle nous est inconnu.

Castnia Pelopioides, sp. nov.

Nous donnons à cette espece, originaire de l’Equateur, le nom de Pelopioides pour indiquer qu’elle est extrêmement voisine de Pelopia Druce. La taille et le facies général sont les mêmes, et, comme les petites différences que nous observons ne portent que sur des particularités de coloration, peut-être sommes-nous seulement en présence d’une simple variation locale, c’est-à-dire d’une race géographique de Pelopia.

L'exemplaire unique de cette espèce que nous avons eu l’occa- sion d’observer, dans la collection de M. Charles OBERTHÜR, est un male; les ailes antérieures sont entièrement d’un brun noir enfumé en dessus, avec les nervures noires très accentuées, mais elles ne sont pas bariolées de gris verdâtre au voisinage de l’angle interne, ainsi que cela existe chez Pelopia (1). En outre, le dessous des ailes antérieures est, non pas d’un gris verdâtre (greenish grey almost 1o the base), mais d’un brun violacé uni- forme, sauf à la base la coloration est presque noire. On peut caractériser Pelopioides ainsi qu'il suit

Ailes antérieures d’un brun roussâtre de plus en plus assombri et presque noir dans leur moitié inférieure; les nervures sont d’un noir intense et très marquées. Ailes inférieures d’un noir profond, mais avec une Jarge bordure d’un vert bleuâtre satiné, entre- coupée par les nervures.

(1) « Streaked with greenish grey near the anal angle. »

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85

En dessous, les ailes antérieures sont d’un brun violacé cha- toyant, plus éclairci et lavé de bleuâtre dans la région apicale ainsi que le long du bord externe; la coloration et le dessin des inférieures sont les mêmes qu’en dessus. La tête, les antennes, la partie supérieure du thorax sont noirs ; sur les côtés, le thorax est rouge brique. L'’abdomen manque malheureusement dans l’exem- plaire que nous avons étudié; il y a tout lieu de croire qu'il est d’un rouge clair comme chez Pelo pa.

L’étiquette d’origine, qui accompagne cet échantillon, porte cette seule indication : Ecuador.

Peut-être encore pourrait-on penser que Pelopia et Pelopioides représentent les deux sexes d’une même espèce; mais, comme Mr. Herbert Druce ne nous renseigne pas de ce côté, 1l nous est impossible d'exprimer une opinion ferme à ce sujet. Espérons que de nouvelles découvertes nous permettront bientôt de

résoudre ces petites difficultés.

La Notice qui précède renferme les descriptions de 34 espèces ou variétés nouvelles; pour deux d’entre elles : VNewmanni et Briareus, nous avons conservé les noms choisis par Achille Gue- née, mais qui ne furent Jamais publiés. Si nous tenons compte, d’autre part, des quelques rectifñications que nous avons été amené à faire, dans le travail d'ensemble que nous sommes près de terminer, nous voyons que le nombre des Castnies connues dépasse aujourd’hui cent cinquante.

Nous sommes évidemment encore loin de connaître toutes les espèces, mais nous avons l’espoir que notre travail constituera une étape utile pour les recherches futures et qu’il pourra servir de base à de nouvelles généralisations.

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EXPLICATION DES PLANCHES

PLANCHE I

F1G. 1. -— CASTNIA GUYANENSIS, Houlb. (Grand. naturelle). Quoique originaire de la Guyane, cette espèce ne peut pas être identifiée avec celle qui a servi à la figuration du C. Dedalus par Cramer.

PLANCHE TT

FIG. 2. -— CASTNIA AMAZONENSIS, Houlb. (Grand. naturelle). Espèce géante de la vallée de l’Amazone, le plus souvent confondue, dans les collections, avec le C. Dedalus, Cramer.

PEANCHE III

FIG. 3. CASTNIA OBERTHÜRI, Houlb. (Grand. naturelle). Magnifique espèce provenant de l’Equateur, voisine de Cacica. Elle en diffère par la bande transversale et par les taches des ailes inférieures, qui sont jaunes au lieu d’être rouges.

PLANCHE IV

FIG. 4. CASTNIA ALBOMACULATA, Houlb. (Grand. naturelle). Très belle espèce du phylum Zicus, originaire des grandes plaines du Haut- Amazone.

FIG. 5. CASTNIA EVALTHONIDA, Houlb. (Grand. naturelle). Espèce de la souche phylétique Ævalthe, avec la bande jaune apicale très étroite. Colombie.

FIG. 6. CASTNIA ZAGRÆOIDES, Houlb. (Grand. naturelle). Espèce de Colombie, avec un gros point noir près de l’angle interne aux ailes antérieures et une bande jaune élargie vers le milieu du disque.

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Fascicule XIV

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Avis au Lecteur

La guerre rendue de plus en plus atroce par les effroyables cruautés, les dévastations sauvages et les dépor- tations inhumaines dont les Allemands ne cessent de se rendre coupables, la guerre, dis-je, la plus meurtrière et la plus barbare qui ait jamais épouvanté le Monde, continue de sévir sur nous avec une violence toujours intensifiée depuis le commencement d'août 1914.

Aux soldats qui, chaque jour, tombent sur le champ de bataille, en sacrifiant si généreusement leur vie pour con- server à nos arrière-neveux une Patrie et la Liberté, 1l faut des remplaçants.

Tous ceux qui peuvent porter les armes sont successive- ment appelés aux combats. Les champs et les villes ont vu partir tous leurs citoyens valides. Les ateliers, sauf ceux l’on travaille pour la guerre, deviennent presque déserts.

Dès lors, pourra-t-on dire, le moment n'est-il pas venu d'interrompre les œuvres consacrées aux Sciences, aux Lettres et aux Arts? Privé des coopérateurs nécessaires, comment peut-on continuer ces travaux de la paix?

En effet, devant les difhcultés toujours plus graves que nous éprouvons maintenant à produire les clichés photo- typographiques destinés à l'illustration des livres, et en face du ralentissement que subissent forcément la composition et l'impression du texte même de ces livres, puisque nos

8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

collaborateurs, incessamment convoqués pour le service militaire, ne cessent de quitter notre Imprimerie, j'avoue que je me suis laissé quelquefois allé à envisager la néces- sité d'attendre des temps plus propices.

Il est bien vrai que, par cas de force majeure, toute pro- duction typographique devient tellement longue et com- pliquée que la cessation momentanée des publications entomologiques ne paraîtrait pas sans excuse.

Mais le temps marche inexorable, quelles que soient les circonstances ; l’âge avance. Pendant combien de temps encore pourrai-je travailler ? D'ailleurs, c’est aussi une manière de servir son pays que d'éditer des œuvres de science; Je me suis précédemment expliqué à ce sujet.

Alors comme un peu d'activité, si peu que ce soit même, vaut mieux que l'arrêt du travail commencé, je ne pouvais me décider à suspendre l’accomplissement de mes projets.

Cependant, devant les obstacles matériels, quelle que soit la volonté, on reste parfois impuissant.

Aucune époque, me disais-je, n'a connu pareille situation et aussi graves embarras. Je reconnais que je me sentais pour ces causes incertain et chancelant.

C’est alors qu'ayant désiré revoir voltiger le Syrichthus armoricanus sur les gazons que parfument si délicieuse- ment le serpolet et les roses des dunes de la Guimarais, je me rendis à Cancale, au mois de juin de la présente année 1917, et là, après avoir profité d’une belle matinée ensoleillée pour réjouir mes yeux de la vue des papillons et des fleurs dans un site à la fois superbe et charmant, rentré à mon logis, un livre de poésies : Les Feuilles d'Automne, vint entre mes mains.

Œuvre de jeunesse de Victor Hugo, les vers portent la date de 1829 à 1831. Quelques pages de prose les pré-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 0

cèdent. C’est la préface du livre. J'y lus les lignes suivantes dont il me sembla que je pouvais, toutes proportions gar- dées entre les époques qui, pour être troublées, l’une et l’autre, ne sont cependant pas également tragiques, en faire l'application aux circonstances actuelles.

Je trouvai du reste, dans les paroles d’un des plus illustres poètes, un motif puissant d'encouragement à ne pas laisser s’éteindre, même pour un moment, l’activité qui doit nous animer tous, jusqu’à notre dernier souffle, et malgré les obstacles, je résolus d’essayer, par tous les moyens, de mettre au Jour un nouveau livre d'Entomo- logie.

Voici donc les extraits que Je transcrivis :

« Le moment politique est grave ; personne ne le conteste et l’auteur de ce livre moins que personne. Au dedans, toutes les solutions sociales remises en question ; au dehors, çà et là, sur la face de l'Europe, des peuples tout entiers qu'on assassine, qu'on déporte en masse, ou qu'on met aux fers.

Enfin, au dehors comme au dedans, les croyances en lutte, les consciences en travail... Voilà nous en sommes au mois de novembre 1831.

Sans doute en un pareil moment, au milieu d’un si orageux conflit de toutes les choses et de tous les hommes, en présence de ce concile tumultueux de toutes les idées, de toutes les croyances, de toutes les erreurs occupées à rédiger et à débattre en discussion publique la formule de l'humanité au XIX' siècle; c’est folie de publier un volume de pauvres vers désintéressés.

Folie! Pourquoi?

L’Art —— et l’Auteur de ce livre n’a jamais varié dans cette pensée l'Art a sa loi qu'il suit, comme le reste a

io LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

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la sienne. Parce que la terre tremble, est-ce une raison pour qu'il ne marche pas? Voyez le XVI siècle; c’est une immense époque pour la société humaine ; mais c’est une immense époque pour l'Art... Ce n’est partout sur le sol de la vieille Europe que guerres pour une idée, de peuple à peuple, de roi à roi, d'homme à homme, que cliquetis d'épées toujours tirées et de docteurs toujours irrités, que commotions politiques, que chutes et écroulement de choses anciennes, que bruyant et sonore avènement de nouveautés ; en même temps ce n'est dans l'Art que Chefs- d'œuvre. On convoque la Diète de Worms; mais on peint la Chapelle Sixtine. Il y a Luther; mais il y a Michel- Ange.

Ce n’est donc pas une raison... pour que l'Art, cette chose éternelle, ne continue pas de verdoyer et de florir entre la ruine d’une société qui n’est plus et l’'ébauche d’une société qui n'est pas encore.

Parce que la tribune aux harangues regorge de Démos- thènes, parce que les rostres sont encombrés de Cicérons, parce que nous avons trop de Mirabeaux, ce n’est pas une raison pour que nous n'ayons pas, dans quelque coin obscur, un poète.

Il est donc tout simple, quel que soit le tumulte de la place publique, que l'Art persiste, que l’Art s’entête, que l'Art reste fidèle à lui-même, /exax propositi.….. »

Eh bien! que l'Art mis au service de la Science et que la Science de la Nature maîtresse de l'Art, Vatura artis magistra, comme disaient les Artistes Hollandais du XVIII siècle, persistent et s’entêtent, acceptant une pro- gression très lente sans doute, mais tout au moins un mou- vement valant mieux que l’immobilité.

Alors essayons de mettre au jour ce fascicule quator-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE li

zième, malgré la lacune qui constitue dans l’ordre des Planches une sérieuse irrégularité.

L'étude sur les Castnia, objet de l'effort le plus labo- rieux et le mieux entendu de M. le Professeur Houlbert, aurait paraître avant la Révision des Espèces du Genre Actinote.

Mais si les Planches coloriées destinées à illustrer la Monographie des Castnia sont presque toutes terminées, et de façon à faire le plus grand honneur à M. J. Culot et à M”° Juliette Millo, sa fille, l’un et l’autre artistes aussi habiles que consciencieux, les nombreuses reproduc- tions photographiques des illustrations diverses des Castria par les anciens Auteurs, sont loin d’être mises au point.

M. Houlbert a voulu traiter le sujet si intéressant dont il a entrepris d'écrire l’histoire, suivant une méthode qui m'a paru constituer un remarquable progrès sur tous les modes de travail usités jusqu’à ce jour dans l’'Entomologie. Pour que l'œuvre de mon savant ami paraisse dans sa complète ampleur, il faut que le texte soit accompagné de tous les clichés photographiques dont l'utilité s’est révélée.

Pour produire ces clichés, il faut des photographes et j'ai déjà dit que c’est aux armées que presque tous les nôtres remplissent actuellement leur glorieux et périlleux devoir.

Dès lors, la production des clichés très ralentie oblige

à reporter à plus tard la publication d’un livre qu'il me tarde pourtant de mettre au jour.

Il y a aussi l'étude sur les Aegerüdæ de M. Ferd. Le Cerf qui attend, pour paraitre, que quelques lacunes soient comblées. Entre autres, les spécimens uniques et irremplaçables envoyés à M. J. Culot, pour servir de modèle à des Planches nouvelles, viennent seulement, et

i 2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

après un délai trouvé par nous bien long, de lui parvenir. On comprendra, sans que Jj'insiste sur ce sujet, à quelles difficultés et à quelles préoccupations les Editeurs de hvres scientifiques sont exposés du fait de la guerre. Quoi qu'il en soit, je fais appel à l’indulgence de mes amis. Pour le moment, l'essentiel est que, sur cette terre de France la plus noble des causes a trouvé tant de vaillants défenseurs, l'Art au service de la Science et la Science servie par l'Art persistent, s'entêtent et restent fidèles à eux-mêmes, comme Victor Hugo l'a dit si élo- quemment dans les lignes ci-dessus rapportées.

Rennes, Juillet 1917.

CuarLes OBERTHUR.

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Contributions à l’histoire de la LYCAENA ARGUS

et des Formes, Races

et Espèces qui y étaient jusqu'ici rattachées.

Comme suite aux Considérations sur plusieurs Espèces de Lycæna imprimées aux pages 453 à 520 du Volume XII des Etudes de Lépidoptérologie comparée paru en 1916, mes savants amis MM. les D" Jaques Reverdin, de Genève, Courvoisier, de Bâle, T. A. Chapman, de Reigate, ont bien voulu écrire les obser- vations qu’on lira plus loin avec tout l’intérêt que méritent des travaux s1 autorisés.

Cependant la question n’est pas encore close. J'espère pouvoir ajouter plus tard des documents biologiques pour lesquels Je compte sur le concours très obligeant et expérimenté de M. Harold Powell qui est avec moi ici, en ce moment.

Ensemble nous avons déjà appris à connaître les œufs que la Lycæna Armoricana pond sur l’ajonc. Nous avons vu éclore la première chenille et nous espérons obtenir d’ici la fin du présent été, des renseignements exacts sur la vie évolutive de cette jolie Lycæna. Nous venons d’observer dans les landes de Monterfil, croît la bruyère rose (Æyica ciliaris), en mélange avec les ajoncs, quelques colonies assez nombreuses de papillons. Nous avons remarqué les petits essaims de mâles voltigeant au voisi- nage de certaines importantes fourmilières, pendant que les femelles nous ont paru vivre plus isolées, les unes par rapport aux autres, ne pas s'éloigner beaucoup du lieu qui les a vues naître

16 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

et se fixer le soir, la tête en bas, sur les tiges de graminées elles s’apprètaient à passer la nuit.

Nous avons recueilli plusieurs exemplaires superbes dont les ailes, en dessous, sont très richement colorées. Sur le fond brun mordoré des ailes, les taches noires, la large bande submarginale orangée, les points marginaux métalliques se détachent vigou- reusement, se trouvant agréablement rehaussés par la série de chevrons blancs qui s'étend généralement aux ailes inférieures, entre les deux lignes de points noirs dont l’une surmonte la bande orangée. Vraiment le faciès de la Zycæna Armoricana est bien différent de l’aspect que présentent toutes les formes voi- sines encore aujourd’hui ratttachées à A7gus.

Comme une nouvelle éclosion de l’imago se fait en août et septembre, nous ne cesserons guère, d’ici quelques semaines, de nous tenir en contact avec la Zycæna Armoricana, tout au moins dans l’un ou l’autre de ses divers états.

Je convie d’ailleurs tous mes amis Entomologistes à collaborer à la question si intéressante de l’étude de la biologie et de la distinction spécifique des Zycæna myrmécophiles.

À Genève notamment, il me paraît qu’il serait aisé de réaliser pour la Zycæna de Versoix (Aegus, Chapman) des observations analogues à celles que pour Armoricana, M. Powell et moi, nous nous efforcerons de mener à bonne fin, dans le pays breton.

Monterfil, 10 juillet 1917.

Charles OBERTHÜR,

I. Note sur l’armure génitale mâle

chez LYCAENA ARGUS L. et ses variétés

Par le Docteur Jaques REVERDIN.

À la fin de juillet 1916, mon ami Charles Oberthür m'’écri- vait : « À propos de papillons, j'aimerais avoir le cœur net sur ce qui suit : La Lycæna Argus, de Rennes, et la Lycæna Argus, de Genève, sont-elles ou non, deux formes d’une même espèce ou deux espèces distinctes ? Voulez-vous me permettre de vous envoyer des Argus de Rennes pour faire la comparaison des genitalia ? »

Il va sans dire que jJ’acceptai avec empressement cette propo- sition et je me mis à la besogne sans tarder. Les premiers résultats obtenus me firent constater des différences assez frappantes entre l’armure de Zigurica et celle d’Armoricana. Mais il était évident que je ne devais pas me borner à l’examen de ces deux formes et que la comparaison devait, au contraire, être étendue à toutes celles que je pourrais me procurer.

Grâce à l’obligeance de plusieurs collègues, je pus avoir à ma disposition des exemplaires de nombreuses localités. De France, j'en reçus de Bretagne, de la Marne, des Hautes-Pyrénées, des Hautes et Basses-Alpes et de Corse; j'en possédais moi-même de l’Ain, de la Haute-Savoie, de la Savoie et de l’Isère. De Suisse, j'avais dans ma collection des Argus des environs de Genève, du Valais, plaine et montagne, et j'en reçus d’autres des

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18 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

cantons de Berne, des Grisons et du Tessin; d’Italie, on m’envoya des exemplaires du Piémont (Valdieri, col de Tende, Mollière, Pré-St-Didier) et d’autres parties de l’Italie (Florence, Lucques, Avellino, Monti Albani, Abruzzes, Salzomaggiore, Valsassina et Valcamonico); d'Allemagne me vinrent des Argus de Nürem- berg et de Lychen, en Prusse Orientale; d'Autriche, de Fischa- mend et de Budafok, en Hongrie. Ma collection renfermait quelques exemplaires de l’Oural et de Laponie et 1l vint s’en ajouter d’autres de Suède ; enfin, comme Je n'avais en fait d’Ayrgus asiatiques que deux exemplaires de la var. Dschagatai, Gr. Gr., plusieurs collègues me cédèrent généreusement des Argus du Japon et de Juldus. Je dois tous ces dons à MM. Ch. Oberthür, Courvoisier, Fruhstorfer, Gelin, Périnet, Querci, Rehfous et Tu- rati, que Je remercie; c’est grâce à eux que Jj’ai eu la possibilité d’effectuer les recherches dont je vais donner les résultats.

Dans le nombre des exempiaires qui m'ont servi se trouvent des représentants des variétés suivantes : A7woricana Oberthür, Ligurica (Oberthür) Courvoisier, Bellieri Oberthür, Alpina Berce, A7gulus Frey, Argellus Turati Aberonica Verity, Nivea Courvoisier, Mira Verity, Insularis Leech, et Dschagatai Gr. Gr., sans compter Argus typique, soit des Alpes soit de la plaine.

Le nombre des préparations de l’armure se monte à 103 et cela peut paraître exagéré; mais il faut savoir que chez les Lycæna qui m’occupent, il n’est pas facile de les bien réussir. Pour bien voir les différentes parties constituantes de l’armure, chez eux, 1l est nécessaire de la placer de face vue par son côté ventral, et non pas seulement de profil, car, dans cette dernière position, les détails échappent par le fait de superpositions. Or, dans sa situation normale, l’armure est concave du côté distal et pour placer la préparation de face, il est nécessaire de redresser la courbure, ce qui ne va pas toujours sans quelques brisures ; une autre difficulté chez Argus vient de ce que l’extré- mité des valves se replie souvent et l’on n’arrive pas toujours à l’étaler; on ne peut alors se rendre un compte exact de la

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19

denture qui se trouve en ce point. En examinant les figures de la Planche I, on verra que si, dans la Fig. 1, les deux valves sont en bonne situation, dans les Fig. 2 et 3, l’extrémité des valves gauches est repliée; dans la Fig. 1, l’extrémité droite de l’uncus est déformée par ie redressement.

Il est donc nécessaire de faire un grand nombre de prépara- tions pour en avoir un nombre suffisant d’utilisables pour la comparaison, car 1l est bien évident que cette comparaison ne peut avoir de valeur que si elle porte sur de bonnes et nombreuses préparations.

C’est la raison qui m’empêche de me prononcer sur la forme de Corse Bellieri et sur celle du Japon /nsularis; je n’ai pas eu assez d'exemplaires à ma disposition pour avoir des préparations réussies de ces formes; quant à Planorum, je n’en ai pas eu du tout, à moins que Dschagatai ne lui appartienne, ce que j'ignore.

Pour le moment je ne suis en mesure de donner mon opinion formelle que sur les autres formes, en particulier sur Argus des Alpes, Armoricana et Ligurica; quand je dis Argus, des Alpes, c’est simplement parce que chacun comprendra de quoi il s’agit; mais cet Argus n’habite pas exclusivement les Alpes ; on le rencontre aux Pyrénées et aussi dans quelques localités de la plaine; je donnerai du reste la liste complète des exemplaires

utilisés pour les préparations avec leurs localités.

Voyons maintenant comment sont constituées les armures géni1- tales mâles chez ces trois formes et quelles sont les différences qui les distinguent les unes des autres.

Chez les Zycæna, comme chez les Lépidoptères en général, l’armure se compose des pièces suivantes : une pièce dorsale, deux pièces latérales du côté ventral, des connectifs qui relient les uns aux autres et l’ædeagus renfermant le pénis proprement dit, formé par la terminaison du canal déférent. Chez les Z'ycæna, on trouve une pièce particulière en forme de fourche placée entre les connectifs du côté ventral de l’armure, c’est la furca des auteurs anglais,

| 20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

La pièce dorsale est formée de deux parties, l’une appartenant au neuvième segment abdominal, c’est le tegmen, et la seconde au dixième segment, on la nomme uncus; chez les Zycæna dont je m'occupe, l’uncus est bifurqué et se divise en deux parties ter- minées en pointe mousse. L’uncus est ordinairement pourvu de

deux appendices que

Le l’on a pris longtemps

Ti pour le scaphium de Gosse, jusqu’au moment Chapman a montré que c'étaituurneteRrettE Cet auteur a remplacé la désignation erronée de scaphium par celle de gnathos ; de mon côté J'ai proposé le terme d’apophyses laté- rales de l’uncus qui a l’avantage de ne pas préjuger de leur forme, laquelle est assez va-

riable suivant les espèces

et les genres ; enfin,

Fi16. 1. L'armure mâle chez Lycœna Argus, Bethune Baker les ap- sauf les valves qui ont été enlevées :

1. Uncus. pelle, chez les Zycæna, 2, Apophyses latérales (Gnathos, Falces). are k falces. Ces apophyses 4. Connectifs de iecerf (Cingula). ñ 5. Ædœagus (Penis sheath). latérales de l’uncus ont, 6. Furca. 7. Commissure postérieure des connectifs; le saccus chez Argus, la forme de

ne se voit pas du côté ventral. deux longs crochets re-

courbés, insérés à la base de l’uncus, et terminés par une extré- mité libre pourvue d’un petit crochet aigu.

En comparant l’uncus et ses apophyses latérales chez les trois formes que nous étudions, nous voyons que les deux moitiés de l’uncus bifurqué sont sensiblement pareilles quant à leur forme chez toutes trois, mais que, chez ZLigurica, elles sont manifeste-

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21

ment plus longues que chez les deux autres; ceux-c1 ne semblent pas différer entre eux sous ce rapport.

Les apophyses latérales sont nettement différentes, chez Zigu- rica, de ce qu’elles sont chez Argus et Armoricana; chez tous trois, elles sont formées de deux branches réunies par une partie courbe; la branche qui s’insère à l’uncus est la plus courte et celle qui se termine par une extrémité libre, plus longue; on voit immédiatement que, chez Ligurica, la branche libre est beaucoup plus longue que chez les deux autres; on peut mesurer l’impor- tance de cette différence de la façon suivante (Fig. 3 et 4) : avec un compas dont la branche pointue est placée au sommet de la courbe en & et celle qui porte le crayon au bord supérieur de l'insertion de la 1 courte branche en b, on trace un arc de cercle bc; on voit alors que cet arc de cercle coupe

la branche libre

F1G. 2. La valve droite ;

plus loin de sa 1. Bord supérieur de la valve. —2. Bord inférieur de la valve.

3. Concavité avant le peigne. 4. Le peigne.

pointe, chez Ligu- rica, que chez A7gus et que chez Armoricana; calculant la valeur de cette différence, je trouve que, chez Ligurica, la portion débor- dante de la branche libre équivaut à 43 % de sa longueur totale, et chez Argus à 24 % seulement.

Une autre différence qui m’a immédiatement frappé en exa- minant mes préparations et la mensuration exacte de toutes celles qui s’y prêtaient, a démontré l'exactitude de mon observation; voici de quoi il s’agit : la longueur de l’uncus, relativement à la longueur totale de l’armure vue de face, n’est pas la même dans les trois formes d’Argus. J'ai mesuré sous ce rapport 11 prépa- rations d’A7gus, 7 d’'Armoricana et 6 de Ligurica; en calculant les moyennes, les résultats obtenus sont les suivants : la longueur totale étant comptée 100, l’uncus mesure en moyenne 17,3 chez Argus, 10,1 chez Armoricana et 26,2 chez Ligurica. La longueur

52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

relative de l’uncus est donc un peu plus grande chez A7moricana

que chez A7gus; elle l’est bien plus encore chez Zigurica ; il

F1G. 3.— Uncus et apophyses latérales chez Lycœnu Argus.

ressort des chiffres obtenus que, chez Ligurica, l’'uncus mesure plus du quart de la longueur totale ; chez les deux autres moins du cinquième. Ces mensu- rations ne peuvent certainement pas prétendre à une exactitude mathéma- tique, puisque le redressement de la courbure expose à des déformations qui varient d’une préparation à l’autre, et il y aurait intérêt à les multiplier ; néanmoins 1l ne reste aucun doute sur le fait même.

Passons à l’examen des valves. Leur

forme générale est, à bien peu de chose

près, la même chez les trois papillons; elles semblent pourtant

légèrement plus allongées chez Ayrworicana (PI. I, Fig. 3) que

chez 41722 AErE

courtes chez Zigurica

1), plus CET

Fig. 2) que chez les deux autres; ces différences sont trop minimes pour avoir une valeur réelle, car il faut tenir compte des variations individuelles et de l’orientation des préparations qui ne peut être toujours absolument 1iden- tique.

Une autre différence, qui me semble évidente et suffisamment accusée pour avoir de l’impor- tance, s’observe dans le peigne de

a

F1G. 4 Uncus et apophyses latérales chez Lycæna Ligurica.

Chapman. L’extrémité externe de la valve présente deux parties saillantes, l’une, en bas, plus ou moins arrondie et mousse, et

A . . ; , une autre, du côté supérieur, munie sur son bord d’une rangée

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23

de petites dents; c’est à cette dernière partie que Chapman a donné le nom de peigne. Le bord denté du peigne est perpendi- culaire à l’axe de la valve; il est presque rectiligne chez Argus (REA Frs, da), convexe, chez Armortcana (PI, IT Fig. 314); chez Ligurica (PI IL Fig. 2 a) il est rectiligne et plus court que chez les deux autres papillons. De plus, le bord supérieur de la valve présente, avant l’angle qu’il forme avec le peigne, une concavité profonde chez Armoricana (PI. II, Fig. 3 a), moins profonde chez A7gus (PL II, Fig. 1 a), et encore moins chez Lisurica (PI. Il, Fig. 2 a).

La direction du bord denté et de son angle inférieur est diffé- rente aussi chez les trois papillons, comme on s’en rendra compte facilement en examinant les figures, de sorte que les trois types se différencient nettement sous ce rapport comme sous ceux que j'ai relevés.

Quant au nombre des dents dont est muni le peigne, ce nombre étant variable d’un individu à l’autre, il faudrait un très grand nombre de préparations pour savoir s’il existe une différence constante sous ce rapport entre les trois formes.

L'ædeagus (Fig. 1) et (PI I, Fig. 1, 2 et 3) est notablement plus long chez Zigurica que chez Argus et chez Armoricana; je

ne trouve pas de différence entre ces deux derniers.

Je crois donc pouvoir conclure maintenant que les caractères de l’armure sont différents chez Argus, Armoricana et Ligurica et que Ligurica est plus différent des deux autres qu’ils ne le sont entre eux.

Ces différences anatomiques sont-elles suffisantes pour affirmer que ces trois papillons sont autant d’unités spécifiques dis tinctes? Je suis disposé à le croire, mais cependant j’expliquerai tout à l’heure pourquoi ce n’est pas sans réserves.

Voici maintenant la liste des exemplaires qui ont servi aux préparations, avec l'indication de leur localité; J'ajoute que le plus souvent un plus ou moins grand nombre d’exemplaires de la même provenance ont été préparés. Cette liste est divisée en

24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

séries ayant comme en-tête l’indication de la forme dont elles possèdent l’armure.

LISTE DES EXEMPLAIRES PRÉPARÉS

A7gus.

France : Salins (Savoie), La Grave (Hautes-Alpes), Digne, Enchastrayes (Basses-Alpes), Cautarets (Hautes-Pyré- nées ).

Suisse : Hermance, Allondon (Canton de Genève), Martigny, Saillon, Forêt de Finges, Arolla, Gemmi, Grund, La- quinthal, Algaby, Alpienalp, Randa, Taeschalp, Zermatt, Huhten (Canton du Valais), Gasternthal (Canton de Berne), Celerina (Canton des Grisons), Solduno, Locarno, Fusio, Val Blenio (Canton du Tessin).

Italie : Baveno, Valdieri, Col de Tende, Pré-Saint-Didier, Valsassina (Primaluna), Valcamonico (Oglo), Salzomag- giore, Lucca, Avellino.

Allemagne : Nüremberg, Lychen (Prusse orientale), Waid- bruck.

Autriche : Ofenpass, Lana.

Russie : Oural central.

Suède : Laponie septentrionale, Ile Gotland, Skaralide.

Turkestan.

Ligurica.

France : Sillery (Marne), Divonne (Ain), Tougues, Pied du Grand-Salève (Haute-Savoie), Allevard, Uriage (Isère).

Suisse : Versoix, Allondon (Canton de Genève), Oria (Tessin).

Italie : Florence, Abruzzes, Monti Albani.

Autriche : Fischamend (Basse-Autriche), Budafok (Hon- grie).

Asie : Fort Narine (Turkestan), Juldus.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25

Ayrmoricana : Ille-et-Vilaine. Bellier: : Corse.

Insularis : Japon.

Il résulte de l'étude des préparations faites avec ces exem- plaires que les variétés se répartissent de la façon suivante, entre Argus et Ligurica : les variétés Alpina, Argulus, Argellus = À dbe- tonica et Nivea appartiennent à A7gus; les variétés Mira, Dscha- gatai et peut-être /nsularis appartiennent à Zigurica.

En ce qui concerne Bellier: et Insularis, voici ce que J'ai cons- taté en examinant les trop peu nombreuses préparations que J'en ai pu faire : Bellieri possède un uncus et des apophyses latérales semblables à ceux d’A7gus, mais son peigne est différent du sien ; le bord du peigne est vertical et rectilhigne et ne porte que 7 à 9 dents; celles-ci sont plus développées que chez Argus; le bord supérieur de la valve est moins concave avant le peigne que chez A7gus.

Insularis a une armure qui ressemble beaucoup à celle de Ligurica, son peigne en particulier est semblable au sien, sauf que la concavité du bord supérieur de la valve est moins accusée; d’autre part, ses apophyses latérales, tout en étant plus longues que chez A7gus, sont cependant moins longues que chez Ligurica dans leur partie libre. Ces différences semblent bien indiquer qu’/nsularis est une forme distincte, mais le nombre de mes pré- parations est trop minime et je dois rester dans le doute jusqu’à ce que je puisse contrôler la constance de ces différences, légères du reste.

Quant à Vzivea, voici ce qui résulte de mes examens : j’ai reçu des Mivea de la Forêt de Finges, que m'a envoyées Courvoisier lui-même, donc authentiques, et d’autres papillons, avec cette désignation, de Turati, ceux-ci provenant des Abruzzes et des Monti Albani; or les premiers ont l’armure d’Aygus et les seconds celle de Zigurica; ni chez les uns, ni chez les autres Je

n'ai découvert le moindre caractère particulier; pour cette raison

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

D ©

Je suis obligé de suspendre mon appréciation relativement à cette variété, comme pour Bellier: et Insularis. Je ne parle que du point de vue anatomique; car, en ce qui regarde Bellieri, ses caractères comme papillon sont assez particuliers pour me faire pencher en faveur de sa spécñcité; elle ne m'est pas démontrée anatomi- quement, c’est tout ce que Je puis en dire.

Mon collègue Courvoisier, à qui j'ai demandé de faire l’examen des écailles androconiales de ces papillons (et 1l possède une compétence connue pour cet examen) a bien voulu s’en charger; il m'a donné les conclusions suivantes de son travail : Argus Argyrognomon = Idas se décomposerait, d’après la forme des écailles androconiales, le nombre de leurs lignes et des points de ces lignes, en sept espèces distinctes; deux de ces espèces ont été déjà séparées par lui; ce sont /rsularis et Planorum; les cinq autres sont : /das, Ligurica, Bellieri, Nivea et Armoricana.

Êt maintenant une question se pose : sommes-nous autorisés à regarder les différences notées entre les armures et les andro- conies comme suffisantes pour en conclure à des unités spécifiques distinctes ? 11 ne me semble pas qu’il en soit ainsi, étant donné que les différences portent plutôt, en ce qui concerne l’armure, sur les proportions relatives des parties que sur leur forme et que, d’autre part, la forme et les autres caractères des écailles androconiales varient, dans de certaines limites, 1l est vrai, soit dans la même espèce, soit dans un même exemplaire; dans le cas particulier d’Argus et de ses variétés, les différences de forme des androconies ne sont pas très grandes. Dans ces conditions, ne doit-on pas se demander s’il ne s’agit pas simplement de formes locales, de variétés plutôt que d’espèces distinctes ? Il ne me semble pas que nous puissions aujourd’hui trancher cette question avec les seules données anatomiques. |

En effet, je crois que l’étude de l’armure ne permet de con- clure avec certitude à une distinction spécifique, que lorsque les différences de forme sont assez grandes pour que l’accouplement fertile soit jugé impossible; encore, dans ces cas, les tendances personnelles de l’auteur ont une part dans son jugement.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2

Quant aux écailles androconiales, il faudrait avoir démontré : que ces écailles ont bien pour fonction de disséminer une subs- tance odorante; que réellement cette substance odorante attire les femelles et favorise l’accouplement; que, par conséquent, 1l doit y avoir pour chaque espèce une substance odorante spéci- fique; alors seulement on pourrait peut-être conclure de la diffé- rence de forme des écailles androconiales à une différence spéci- fique entre les papillons qui les possèdent. On voit quelle série d’hypothèses doit être démontrée valable, faute de quoi tout l’édifice croule. Ces hypothèses sont-elles démontrées justes, en ce qui concerne les Zycæna? je ne le sache pas et, jusqu’à de nouvelles conquêtes dans ce domaine, je pense pour ma part qu’une conclusion affirmative n’est pas possible sans l’appui des données biologiques.

Je conclus donc à une probabilité, mais non à une certitude, et je dis : l'espèce linnéenne Argus doit probablement se décom- poser en plusieurs unités spécihiques distinctes, l'étude des geni- talia me semble permettre de supposer que : Argus, Armoricana

et Ligurica doivent être séparés en espèces distinctes.

Peut-on distinguer ces trois espèces autrement que par l'examen de leurs armures ou de leurs androconies ? Voyons ce qu’il en est.

Armoricana se reconnaît en général facilement à la coloration de son revers gris et beaucoup plus foncé que celui d’A7gus; mais comme on peut rencontrer des A7gus qui présentent par exception un revers de cette coloration foncée, il est nécessaire, pour avoir une certitude, de connaître la provenance de l’exem- plaire. Je me demande à ce propos si les papillons du Tessin qu'Oberthür fait rentrer dans Armoricana ne sont pas plutôt de ces Argus exceptionnels à revers foncé que de vrais A7woricana; mais n'ayant pas vu ces exemplaires et ne connaissant pas leurs caractères anatomiques, je ne dis ceci qu’avec réserves expresses.

La forme des ailes d'Armoricana est assez différente de celle d’Ayrgus; ses ailes antérieures sont plus étroites, plus allongées

. . . \ et leur angle apical est un peu plus aigu, mais ces caractères ne

28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

sont pas absolument constants et d’ailleurs, comme 1ls ne peuvent s’apprécier que par l’examen de séries un peu nombreuses, 1ls n’ont que peu de valeur pour la diagnose d’un exemplaire en particulier.

La distinction entre Argus et Ligurica est encore moins facile; J'ai eu la preuve que les Eépidoptérologistes les plus compétents peuvent s’y tromper. J'ai, pour ma part, cherché à me mettre au clair sur cette question de la diagnose de Zigurica et, cependant, plus d’une fois, la préparation de l’armure m’a convaincu d’erreur ; je n’aurais jamais soupçonné que Dschagatai, par exemple, appartint à Zzgurica, si je n’avais pas vu son armure male, semblable à la sienne.

Tout ce que je puis dire, c’est que certains caractères particu- liers s’observent souvent chez Ligurica, mais en ajoutant immé- diatement que trop d’exceptions se rencontrent pour que leur

présence ou leur absence permette une diagnose sûre.

Voici les caractères particuliers que j'ai trouvés fréquents, mais non constants, chez Ligurica : la forme générale des ailes antérieures plus large, celle du bord externe plus convexe, surtout au voisinage de l’apex, que chez A7gus,; l’existence d’une série complète de lunules jaunes sur le revers des aïles postérieures d’un bord à l’autre; ces lunules ne sont pas, comme c’est fré- quemment le cas chez d’autres formes, chez A7gus en particulier, absentes ou effacées au voisinage de l’apex; elles sont d’un jaune rougeâtre en général et non jaunâtre pâle. Mais il y a encore des

exceptions à cette règle; chez Dschagatai, qui a pourtant l’armure

de Zigurica,; la forme des ailes n’est point celle que je viens d'indiquer, si j'en juge par les deux exemplaires que je dois à Ch. Oberthür et qui lui venaient de Grum lui-même.

La question de diagnose reste donc ouverte et le restera proba- blement longtemps encore; c’est une raison de plus pour sus- pendre le jugement et faire des réserves sur les conclusions que l’on peut baser sur l’étude anatomique.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29

Je voudrais en terminant dire quelques mots sur la distribution d’Ayrgus, de Ligurica et d’Armoricana.

Argus, on le sait, est généralement abondant dans les Alpes et répandu sur des territoires de grande étendue; je l’ai partout rencontré dans les montagnes du Valais et partout en nombreux exemplaires. Dans la plaine, sa distribution paraît plus loca- lisée; dans le canton de Genève, je ne l’ai pris qu’à l’Allondon

et sur les bords de la rivière l’Hermance et pas ailleurs Jusqu’ici.

Ligurica se rencontre chez nous constamment en colonies res- treintes et étroitement localisées; j’en possède du vallon de la Versoix et de l'embouchure de l’Allondon, dans le Rhône, dans le canton de Genève, de Tougues et du pied du Grand Salève dans la Haute-Savoie et de Divonne dans l’Ain.

Un fait qui peut avoir une certaine importance est le suivant : Ligurica se trouve à Tougues et, plus près d’Hermance, le long de la route qui relie ces deux localités, et jamais Je n’y ai vu voler A7gus, tandis que j'ai pris ce dernier, à l’exclusion de Ligurica, sur les bords de la rivière l’Hermance, à environ deux kilomètres de là. A l’Allondon, même remarque : Ligurica habite seul le voisinage de l’embouchure de la rivière dans le Rhône et à un kilomètre plus haut, vers le pont de l’Allondon, c’est Argus et Argus seul qui vole. Nulle part, je n’ai eu l’occasion de trouver les deux espèces en cohabitation, ni de prendre des exemplaires de transition entre les deux formes. Ces faits me semblent des arguments en faveur de la spécificité propre de Zigurica et d’A7gus.

Quant à Ayrmoricana, je sais par Charles Oberthür qu’il se trouve en Bretagne, dans les environs de Rennes, établi lui aussi en colonies, et que ces colonies habitent des territoires limités; aucune autre forme d’Aygus n’habite la Bretagne, je crois.

Il reste donc à connaître la biologie propre à chacune des formes pour être au clair. Tout ce que nous savons aujourd’hui est à reprendre à nouveaux frais, puisque l’on n’a pu tenir

compte, dans ce qui en est connu jusqu'ici, des formes que l’on

30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ignorait; nous ne savons par conséquent pas à laquelle appar- tiennent les données déjà acquises. Lorsque nous connaïîtrons la ponte, la plante ou les plantes nourricières, les caractères de l’œuf, de la chenille, de la chrysalide dans leurs détails comparatifs pour chaque forme, alors seulement nous pourrons savoir si, oui ou non, ces formes doivent être séparées en autant d’unités spé-

cifiques distinctes.

Genève, 28 février 1917.

J. LE: REVERDIN.

FIG: PIC:

TG:

FIG. FIG

FIG

PACE NADES PEANGEEES

PLANCHE I.

1. L’armure génitale mâle chez Zycæna Argus.

L’armure génitale mâle chez Lycæna Ligurica.

[S]

3. L’armure génitale mâle chez Lycæna Armoricana.

PLANCHE Il.

14. La valve et son peigne chez Zycæna Argus. za. La valve et son peigne chez Lycæna Ligurica.

. 34. La valve et son peigne chez Lycæna Armoricana.

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Argus. Ligurica. Armoricana.

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Ligurica.

Ayrmoricana.

II. Opinion du D' Courvoisier

M. le Professeur-Docteur Courvoisier, de Bâle, a adressé à son collègue, M. le Professeur-Docteur J. Reverdin, à Genève, la lettre suivante :

« Basel, 2-II 1917. Geehrtester Herr College,

Endlich bin ich so weit, dass ich Ihrem Wunsch entsprechen und Ihnen die Resultate meiner Untersuchungen der Andro- conien der verschiedenen /das (Argyrognomon) Formen mitteilen kann.

Leider habe ich eine Sendung, die mir Herr Charles Oberthür schon am 12 Januar angekündigt hat, noch nicht erhalten. Er wollte mir noch einige Armoricana und Bellieri nebst verschie- denen andern Lycænen schicken. Ich glaube aber dass das Material das Sie mir gesandt haben, nebst einigem das ich bereits besass, zur Entscheidung der Frage genügt, welche Exemplare besondere Arten darstellen.

In meiner Androconien Arbeit die Sie von mir erhalten haben und die ich auch an Herrn Oberthür schickte, habe ich schon mitgeteilt dass /#sularis Leech und Planorum Alph., die bisher als Varietäten von /das L. (Argyrognomon) galten, wegen ihrer abweichenden Androconien als gute Spezies gelten müssen. Die Abbildungen die ich gab, lassen darüber keinen Zweifel aufkommen.

Jetzt bin ich in der Lage Ihnen Folgendes mitzuteilen :

Die Zdas Exemplare aus unserer Gegend und aus Norddeut- schland, sowie die kleine Form des Wallis und vieler schweizerischer Alpentäler, die Frey beschrieben und A7gulus

3

34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

genannt hat, haben alle die gleichen Androconien (S. beiliegende Zeichnung Fig. 2).

Dagegen sind die Androconien der Formen A7moricana (Fig. 3), Bellieri (Fig. 4), Ligurica (Fig. 5) und Nivea mihi (Fig. 6) alle sowohl von denjenigen der Art /das, wie unter sich so verschieden, dass ich sie alle für besondere Arten halten muss. Sie werden wohl bei der Besichtigung meiner Figuren zur gleichen Ansicht gelangen.

Vielleicht darf ich, da ich in franzôsischer Sprache (trotz meinem franzôsischen Namen) schlecht korrespondieren kann, Sie nun bitten, Herrn Oberthür die obigen Mitteilungen zukommen zu lassen, da Sie 1hm ja auch über Ihre Unter- suchungen der Genitalapparate der erwähnten Arten berichten werden.

Hier môchte ich mir erlauben im Bezug auf den Namen Ligurica Folgendes zu sagen : Im Frühjahr 1910, sandte ich Herrn Oberthür ein Stück einer /das-Form, die ich in Anzahl am Luganersee gefangen hatte und die ich wegen ihrer eigentüm- lichen Beschaffenheit als eigene Form ZLigurica benannte. Diesen Namen teilte ich auch Herrn Oberthür mit. Kurz darauf publzierte ich auch den Namen in meiner Arbeit « Entdeckungs- reisen » (Ænt. Zeitschrift Stuttgart, 1010).

Fast gleichzeitig erhielt ich von Herrn Oberthür sein Fasci- cule IV. Darin teilte er mit, er habe von « Jemand » unter dem Namen Zigurica eine eigentümliche Argus-Form erhalten und acceptiere nun diesen Namen. Er besprach diese Form ausführ- lich und bildete davon zahlreiche Exemplare verschiedener Provenienz ab. Ich sah daraus, dass er offenbar sich nicht mehr erinnerte, von mir Exemplar und Namen dieser Form erhalten zu haben. Natürlich schreibe ich das nicht um ein Prioritätsrecht geltend zu machen. Denn tatsächlich hat Herr Oberthür den Namen Zigurica zuerst publiziert und ich anerkenne unbedingt seine Prioritaät. Vielleicht interessiert er sich aber doch dafür, dass ich es war, der ihm die erste Zigurica von Cassarate am Luganersee zugesandt habe,

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35

Sie haben mich auch gebeten darauf zu achten, ob die Andro- conien in verschiedenen Jahreszeiten, speziell bei Zigurica, varüeren. Ich habe keinen Unterschied gefunden. Auch bei T'hersites konnte ich den Unterschied, den Herr Ball bei dieser Spezies in verschiedenen Jahreszeiten gefunden haben vill, nicht bestaetigen, wie ich das in meiner Ihnen ebenfalls zugesandten T'hersites-Arbeit bereits mitgeteilt habe...…. COURVOISIER. »

TRADUCTION FRANÇAISE

« Bâle, 2-II 1917.

Très honoré Collègue,

Je suis enfin au point de pouvoir répondre à votre désir et vous communiquer les résultats de mes recherches des Andro- conies des diverses formes de Z/das (Argyrognomon).

Malheureusement, je n’ai pas encore reçu un envoi que M. Charles Oberthür m’annonçait déjà le 12 janvier (*). Il voulait m'envoyer encore quelques Armoricana et Bellier: avec différents autres Zycæna : mais je crois que le matériel que vous m'avez envoyé suffit, avec ce que je possédais déjà, pour la décision de la question que dépeignent des exemplaires des spécialités spéci- fiques.

Dans mon travail sur les Androconies que vous avez reçu de moi, et que j'ai aussi envoyé à M. Oberthür, J'ai déjà fait connaître que /nsularis Leech et Planorum Alph, considérés jusqu'ici comme des variétés de Zdas L. (Argyrognomon), doivent valoir comme bonnes espèces, à cause de la divergence

—— ————____—_—————_—_—_—_— —_—"—…—"—"—…"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"—"———

(*) J'ai reçu, à la fin de février 1917, une lettre de M. le Prof. Dr Courvoisier m'annonçant l’arrivée à Bâle de mon envoi de /ycænides. Toutefois, cet envoi était « dans un état assez délabré et une partie des papillons avait bien souffert. » C’est toujours la guerre, hélas! Ch, OBTER.

36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

des Androconies. Les figures que j'ai données ne laissent subsister aucun doute à ce sujet.

Maintenant je suis en état de faire connaître ce qui suit :

Les exemplaires /das de nos environs et du nord de l’Alle- magne, aussi bien que la petite forme du Valais et beaucoup des vallées des Alpes suisses, que Frey a décrits et appelés du nom Argulus, ont tous les mêmes Androconies (voir la Fig. 2 du dessin ci-annexé).

Par contre, les Androconies des formes Ayrwmoricana (Fig. 3), Bellieri (Fig. 4), Ligurica (Fig. 5) et Nivea mihi (Fig. 6) sont tous différents aussi bien entre eux que les uns et les autres de l’espèce /das; c’est pourquoi je dois les tenir tous pour des espèces à part.

Vous serez sans doute du même avis après inspection de mes figures.

Comme je peux mal correspondre en langue française (*) (malgré mon nom français), je pourrais peut-être vous prier de vouloir bien faire tenir les communications ci-dessus exprimées à M. Oberthür, en le tenant au courant de vos recherches sur les appareils génitaux des espèces dont il est question.

Maintenant je pourrais me permettre de dire ce qui suit, rela- tivement au nom Zigurica. Au printemps de l’année 1910, J'envoyais à M. Oberthür un exemplaire d’une forme d’/das que J'avais capturée en nombre auprès du lac de Lugano, et qu’à cause de sa constitution spéciale j'avais appelée comme forme distincte : Legurica. J'avais communiqué ce nom à M. Oberthür. Peu après, je publiais ce nom dans mon travail « Voyage de découverte » (Ent. Zeitschrift Stuttgart, 1910).

Presque en même temps, je reçus de M. Oberthür son Fasci- cule IV. Il y faisait connaître qu’il avait reçu de « quelqu’un », sous le nom Zigurica, une forme spéciale d’A7gus et qu’il acceptait ce nom. I] discutait cette forme en détail et en figurait

(*) Je sais, par expérience, que le Dr Courvoisier correspond très bien en français; dans la circonstance, il pèche par excès de modestie, Ch. OBTHR.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47 de nombreux exemplaires de diverse provenance. Je vis qu’il ne se souvenait évidemment plus d’avoir reçu de moi les exem- plaires et le nom de cette forme. Naturellement, je n’écris pas cela pour réclamer un droit de priorité. Car c’est réellement M. Oberthür qui a, le premier, publié le nom : ZLigurica, et je reconnais sa priorité sans contestation. Peut-être trouvera-t-1l cependant quelqu’intérêt à savoir que c'était moi celui qui lui avait envoyé le premier exemplaire de ZLigurica, de Cassarate, près du lac de Lugano.

Vous m’avez prié de faire attention si les Androconies, spécia- lement chez Ligurica, varient dans les diverses saisons. Je n’ai trouvé aucune différence. Chez T'Aersites, je n’ai pas pu davan- tage confirmer la différence que M. Ball prétend avoir trouvée dans les diverses apparitions saisonnières de cette espèce, ainsi d’ailleurs que je l’ai déjà fait connaître dans mon travail sur T hersites que je vous ai pareillement envoyé... COURVOISIER. »

Enfin, j'ai reçu directement de M. le Prof. D' Courvoisier une lettre datée de Bâle, 4 mars 1017, dont j’extrais ce qui suit :

« Sie fragen mich was ich über die Formen Aywmoricana, Bellieri, Ligurica denke. Ich habe diese, ebenso wie meine Vivea längst für gute Arten gehalten, he die Androconien mir hierfür den Beweis lieferten.

Was die von Ihnen erwähnte Form A/pina betrifft, so bin ich nicht ganz im Klaren was Sie darunter verstehen. Ich weiss nur von der Form A/pina, Berce, die der Autor selbst zu A7gus und nicht zu Aegon rechnet. Diese Form die nach der Original- beschreiburg unten stark weiss bepudert sein soll, habe ich in unsern Schweizer Alpen nie beobachtet. Die kleine, unten graugelbliche, meist mit kleinen Ocellen versehene Form der Walliser, Berner, Lessiner, Graubündner, und Tiroler Alpen (identisch mit Lapponica, Gerhdt) ist jedenfalls nicht A/fina, Berce, sondern Argulus, Frey. (Mittlgen d. schweiser. entomol.

38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

Gesellschaft, 1882). Diese Form aber hat die gleichen, nur kleineren Androconien wie unser gewühnlicher /4as, ist also eine alpine Form desselben. »

Voici la traduction française :

« Vous me demandez ce que je pense à propos des formes Armoricana, Bellieri, Ligurica. Je les ai depuis longtemps tenues pour de bonnes espèces, aussi bien que ma Vivea, avant même que les Androconies ne m’en aient fourni la preuve.

En ce qui concerne la forme mentionnée par vous comme Alpina, je ne vois pas clairement ce que vous entendez par là. J'ai seulement connaissance de la forme A/pina, Berce, que son auteur lui-même attribue à A7gus, non à Aegon. Cette forme qui, d’après la description originale, doit être fortement poudrée de blanc en dessous, je ne l’ai jamais observée dans nos Alpes suisses. La petite forme, en dessous gris jaunâtre, surtout munie de petits ocelles, venant des Alpes du Valais, de Berne, du Tessin, des Grisons et du Tyrol (identique à Zapponica, Gerhdt), en tout cas, ce n’est pas A/pina, Berce, mais Argulus, Frey. (Mittlgen d. schweizer. entomol. Gesellschaft, 1882). Cependant, cette forme a les mêmes Androconies, seulement plus petites, que notre ordinaire /das; elle n’est autre chose qu’une forme alpine du même. »

Argus L. (Aegon). 11-12 Rippen (1). 11-13 Knôtchen, gross.

Netze spärlich, fein.

RER. Idas L. (Argyrognomon Bgstr.). Er LE) 10-11 Rippen. ei ss 10 Knôütchen, gross.

Netze mässig reichlich, fein.

Armoricana Obthr. 13-14 Rippen. 12-13 Knôtchen, klein. Netze reichlich, stark.

Pee RS. Bellieri Obthr. BA

SOEUR » A , Ri ÉTAT ee EE 13-14 Rippen. LTÉE / 12-13 Knôtchen, klein.

Netze reichlich, fein.

ER Ligurica Counr- STE FN 13-14 Rippen.

a 12-13 Knôtchen, klein. Ne LS Et se . 5 . . 7 Netze mässig reichlich, fein. EEE

Nivea Courv. 13-14 Rippen. 10-11 Knôtchen, gross. Netze reichlich, stark.

(x) Rippen=Côtes; Knôtchen=Petit nœud; Netze= Réseaux; reichlich= abondant; spärlich—maigre; mässig—modérément; gross=grand; fein=fin; klein=petit; stark= fort.

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III. À new european LYCAENA

Plebeius Argus (Ærgyrognomon) & Aegus, sp. nov.

By T. A. CHAPMAN, M. D.

M. Oberthür sent me specimens of some half dozen local races of Plebeius Argus (Argyrognomon) expressing his belief that they were not all one species and asking me to investigate whether any light could be thrown on the question by an exa- mination of the genital appendages, androcomia, etc.

This I have done, mounting the appendages of some half a gross of examples, of M. Oberthür’s specimens and of others, and using also the preparations I had by me. I have to thank Messrs. Bethune-Baker, H. J. Turner, A. H. Jones and other friends for various specimens.

The resulting conclusion I arrive at, so far as this particular enquiry goes, is that there are in his examples two very distinct species, one a species new to the European list and from a very restricted habitat, the others are local races of A7gus. T call this species Argus as that is the name adopted in the Zépidop- térologie comparée. Otherwise I should call it Argyrognomon, calling the species so long associated and confounded with it Aegon. One of these two should be called Argus, but till our authorities are agreed as to which it is, the only way to avoid confusion is to drop Argus and use names, though one of them must be wrong, that are free from ambiguity. This is no dis- loyalty to the law of priority, which I strenuously uphold, and

42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE which in this case I will instantly obey, as soon as there is certainty as to what such obedience consists in.

Before making the examination of the appendages, I thought that 1f there was a distinct species amongst the races to be examined, that was most likely to be the form A7woricanus, with its strong and bold markings, the exaggeration, compared with most other forms, of the red marginal markings, usually forming a continuous band and so on.

This, however, proved not to be the case, the form that turned out to be distinct inhabits the country around Geneva, and is in fact closely related to, but probably not identical with Melissa, a North American form, and with the Argus of Sarepta, of the Amoor and Japan which have a many named forms, of which, I think, Wacrargus, Butl., is the oldest. There seem to be, at least the following forms that may fairly claim specific rank :

Argus (Argyrognomon), Europe; Aegus, Geneva; Micrargus, China and Japan; Melissa, North America; (Scudderu, » pe My specimens, so named, are Melissa, 1 have probably not obtained true Scudder. Sareptensis, Sarepta, with not improbably others.

I myself incline strongly to this opinion, and propose for the European form the name of Aegus (*).

Argus and Aegus differ in the male ancillary appendages to a wide and unmistakeable degree.

There is some variation in the case of Argus, in different indi-

viduals and from different localities, these variations are trifling

(*) One of the Allobroges, who inhabited the home of this species.

LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43

however compared with the differences between Argus and Aegus. They are fairly comparable with differences that I showed to exist in different forms and races of the allied species Aegon (Argus) in Plates À and B in the Proceedings of the Entomological Society of London for 1909.

A specimen from Budapest, taken by M. Sheldon, which he has kindly allowed me to examine, proves to be Aegus; a notable extension to the habitat of this form. The falces of these species differ in a point that deserves mention. In A7gus, Aegus and Micrargus, the straight portion does not rapidly become thinner, but before the extremity is hollowed out on one side, so as to form a rather long open hook. In Melissa and Sareptensis, it tapers regularly and ends in a very small hook. (See photo- graphs.)

The male genitalia of Argus have the dorsal hooks (falces) fairly broad and with a regular sweeping curve from their origin to where the last half becomes straighter, but not quite straight. The terminal toothed process (Xarpe) of the claspers has a marked angular bend at the neck, or one might say its dorsal margin is deeply recessed before the extremity, the teeth number 9 to 12 varying in different individuals rather than in races and are much bolder than those of Aegus.

In Aegus the hooks, falces, are more definitely angled before the straight portion is reached, and this straight portion, is a good deal longer than in A7guws and much more entitled to be called straight.

The toothed end of the clasp, has very little of the recessed margin below the head. The teeth are very much smaller, rather more numerous than in Aygus, and with a much greater tendency to become evanescent at the lower end of the margin, so that counting them is difficult. The individual variations in the two species never approach each other near enough to suggest that further variation might bridge over the difference.

I have not been able to detect any differences in the ædeagus, not having amongst my mounted specimens a sufficient number

44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

of cach, to be able to compare them in precisely the same aspect. Most of the photographs show the ædeagus in profile, when there is a slight bulbousnous seen just above the base, and below it the small remaining portion is narrowed and often paler, but the aspect 1s different when the view is dorsal (or ventral) for then the base beyond the position of the bulb (which is not then very distinct) spreads like an umbrella or lamp-shade, as may be seen in the photograph of A/pina (Pyrénées) (Fig. 1), in which example this spread portion happens to be unusually dark, another specimen of the same race, with the view in profile and no extra pigment present looks just like ordinary examples from Switzerland and elsewhere.

The lateral dorsal processes, beyond the falces are slightiy, but distinctly longer and narrower in Aegus than in A7gus.

The Asiatic and American forms seem to be distinct from Aegus, to an extent sufficient to make them distinctive specific forms.

Melissa is distinguished by the straight portion of the falces being very long and very slender.

The Japanese forms have falces more like those of Aegus, as have specimens from the Amoor (both hill and valley) but have the toothed end of the clasp much wider.

Curiously enough a specimen from Sarepta has the long dorsal processes and long slender falces of Melissa, but the broad harpe of the Japanese form (Wicrargus).

Aster (Labrador) does not differ to a spechñc extent from Melissa.

It may be desirable to say a word or two as to the variation in the appendages of Argus. The falces vary in thickness, for example a specimen from Pontresina (Fig. 6) has them very slender, in other specimens from the same locality they are of the usual thickness. The width of the dorsal armature varies, as pressed flat in my preparations, for instance as so measured the width varies from 0.53 mm. (in a specimen of var. Bellieri) through 0.56 (specimen from Digne and Guethary) to 0.63 (Swiss,

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var. Armoricanus, and var. Alpina, Pyrénées), to 0.66 (in speci- mens from Allos and Switzerland). Slight differences appa- rently exist in the side processes of the dorsal armature, these are so soft as to vary under different aspects and pressures so that any measurements are unreliable, and the differences are therefore doubtful.

It may be noted that the darkness of the Figs. 10, 11 and 12 is photographic, the preparations are of similar pale chitinous colour as the others. ;

The number of teeth varies very much, or perhaps rather the teeth that are well developed may be the whole set, or may be perhaps two-thirds of them, the remainder being small or even too small to be counted. I cannot correlate these variations witk any race or variety —— e. g. Armoricanus may have 10 to 13 teeth, Alpina (Digne) 10 to 14; Alpina (Pyrenees) 7 to 12. À specimen from Saas-Fee has 10 without evanescent ones. Var. Nivea (Pfynwald, etc.) has 11, 12 or 13, sometimes with and sometimes without an evanescent tail.

In the Aegus section, we may take the falces as fairly defining the species. The simplest measurement seems to be the length of the straight portion from the lowest point of the curve or bend. As compared with A7gus with a length of 0.4 mm., we find Micrargus (Amoor, Japan) with a length of 0.53, Melissa (America [and Sarepta]), 0.56 and Aegus (Geneva) of 0.63 mm.

In Micrargus, the straight piece is not quite so straight as in the others, and, as in Aegus, it is fairly robust, in Melissa and in Sareptensis it is much more slender and very straight, so that it looks very long though not really as long as in Aegus. In Melissa the soft processes are more slender than in Aegus and Micrargus, and still more so in Sareptensis.

In Aegus and Micrargus, the angle below the end of the clasp so pronounced in Argus just exists, and the teeth are small and numerous, 16 to 20; in Melissa and Sareptensis the teeth are still smaller.

In Micrargus the toothed extremity is not only without appre-

46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE

ciable angle, but is very short and very broad, at least as broad as in A7gus, whilst in Melissa it is narrow and even narrower in A egus.

The width across the base of the teeth 1s in A7gws, 0.10 mm.; Micrargus, 0.2; Melissa, 0.16; Aegus and Sareptensis, O.13.

The specimens are mounted as nearly as may be in the same manner, with special reference to giving a dorsal view of the dorsal armature and displaying the dentate end of the clasp, they are all pressed flat so as to be easily photographed, the photographs are by Mr. F. N. Clarke.

The evidence of the androconia is strongly in favour of Plebeius Aegus being one species and all the other European forms of A7gus being another. It is perhaps not quite decisive for this reason that in both Aegws and A7gus there is consi- derable variation.

The typical form in Aegus is a circular outline with a long shaft. In Argus the outline is rather quadrilateral with two more or less straight sides, narrowing basally and more or less rounded ends and a shañft rather shorter than in Aegus. Aegus varies a little in the Aygus direction but really very little, but Argus varies very much so that some specimens are, judging by axdro- conta only, doubtful. These variations in A7gus do not afford any material for further dividing it into races or species, since, for example, a number of specimens from one locality, Val Veni (Courmayeur) afforded as great a range of forms, as occurs throughout the species. See Figs. 57 and 56, Androconia of Aegus and of A7gus, var. Armoricanus.

The androconia of the American and Asiatic species agree very closely with those of Aegus.

I have not been able to detect any differences in the female appendages, to which I can attach specific value. In neither form (Argus and Aegus) is there any definite terminal plate to the rein (heina), in both there is a slight irregular longitudinal line of chitin along the ductus, opposite about the middle of the rein, the amount of this varies a little in individuals. In

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some specimens, the wall of the rein is chitinised for about the terminal half, here again there is individual and not specific variation; for example in three specimens from Val Veni (Cour- mayeur), one has the faintest tinting, one has a fair amount and the third is darkly chitinised.

These variations are illustrated in Figs. 37 to 42.

Apart from the appendages, Aegus can be separated from all races of A7gus by the following points, and there are probably others that have escaped me, as I am not adept at descriptions of imagines. The marginal row of spots (or ocell:) on the underside consists of a series, each of which has a central black spot (with metallic centre in some of those on the hind wing), round this is a circle, orange basally, uncoloured marginally, basal to this again is a row of black spots that may be regarded as a further circle, expressed only at this side of the ocellus. Each of these black spots of this inner row, has in Argus the angular outline of an arrowhead, in Aegus it is crescentic. It has in A7gus a sharp central point directed basally and at each end a sharp point directed distally and between these on its distal edge, it has an angular recess corresponding to the central point on its opposite margin. In Aegus the inner and outer marginal lines of each spot has a smooth regular curvature. This regular curvature of the outer margin of this row of spots in Aegus and its reentrant angle in Aygus is perhaps the most constant and characteristic feature in the form of these spots. In both species these spots vary a good deal in their size, intensity, and in showing these specific forms, but it is the case that Aegus never “has the angular outline except